Brèves de comptoir
Les deux journalistes Antoine Harari et Gabriel Tejedor avaient eu une excellente idée pour le Festival in-ternational du film et forum inter-national sur les droits humains (FIFDH): des balades «décalées» à Cologny, «enclave de sérénité où (...) au détour des parterres fleuris» se découvrent «les scandales discrets» de quelques grandes affaires de criminalité économique impliquant des habitants friqués du parc à bourges qu'est Cologny. Mais balade «décalée» il n'y aura pas: la commune l'a in-terdite, alors que le canton l'avait autorisée. Et si la commune l'a inter-dite, c'est au prétexte de perturbation possible de la quiétude locale (on n'attendait pourtant pas des masses de participants), et parce que la pré-sentation des balades évoquait des «kleptocrates» et des «potentats» en parlant de certains habitants de Cologny, ce qui a fait beaucoup de peine à la commune. Laquelle a fait part de son indignation à l'Associa-tion des communes genevoises (ACG), qui finance le FIFDH à (modeste) hauteur de 40'000 francs, histoire de faire un peu planer la menace d'une perte de cette subvention. Ou au moins du refus de Cologny d'y contribuer indirectement par sa coti-sation à l'ACG. Bref à Cologny, tout finit toujours par là où ça commence: à une question de pognon. De beau-coup de pognon quand il s'agit des «kleptocrates» et des «potentats», de beaucoup moins quand il s'agit d'une subvention au FIFDH, mais toujours de pognon. A Cologny, «on n'est pas au zoo» assure le Maire. Ben, si, mais faut juste payer cher l'entrée...
Un improbable candidat PLR au Conseil municipal de la Ville de Genève s'est lâché dans la «Tribune» du 26 février sur la politique de la Ville (et de Christina Kitsos) de municipalisation progressive des structures d'accueil de la petite enfance. Et forcément, vu qu'il est PLR, il est contre. C'est son droit. Sauf que des arguments qu'il présente pour justifier son opposition, on ne sait différencier ceux qui relèvent de la simple ignorance de ceux qui re-lèvent de la plus crasse des mauvaises fois. But de l'exercice: tenter de convaincre que «la municipalisation est un échec», qu'elle ne fournit pas à la Ville «le nombre de places dont elle aurait besoin«»... Au besoin, on donne des chiffres faux: il manque encore 750 places de crèches en Ville pour satisfaire toutes les demandes? notre PLR gonfle le chiffre à «plus de 1000». Et évite évidemment de dire que que le taux de couverture des besoins en place de crèches en Ville de Genève (42,7%) dépasse de loin la moyenne cantonale (33,6%) et celle des communes gérées par la droite, comme Thônex (20,4%), que près de 4900 enfants ont été accueillis en 2023 en Ville dans les crèches municipales ou subventionnées (on n'a pas encore les chiffres pour 2024), qu'une cen-taine de nouvelles places sont créées chaque année grâce à la munici-palisation (171 places grâce à la seule ouverture de la structure Marie Goegg-Pouchoulin en 2023, 107 places en 2024, 234 nouvelles places prévues, d'ici 2028), et des tarifs parmi les plus avantageux du canton... Mais bon, c'est l'opposition de principe du PLR à la municipalisation qu'exprime le candidat PLR, pas une analyse de ses effets, alors il tripatouille les chiffres, ou les oublie et appelle ce tripa-touillage du «pragmatisme» et cet oubli du «bon sens», en se contre-foutant autant des conditions de travail et de salaire du personnel de la petite enfance que des besoins des familles... Le PLR comme il est quoi...
Il n'y aura pas de deuxième tour à l'élection du gouvernement valaisan : le candidat écolo Emmanuel Revaz s'est retiré, après un premier tour qui a vu tous les candidat.e.s dont ont prévoyait l'élection en passe d'être élus, ou déjà élue pour la centriste Franziska Biner. Un peu de stabilité dans un monde troublé, c'est bon. Chiant, mais rassurant.
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