Brèves de comptoir
Bon, d'accord, l'armée suisse, c'est plus ce que c'était pendant les guerres de Bourgogne, aujourd'hui ça fuit de partout, les chefs se débinent, le matériel foire, on se fait rouler dans la farine quand on achète des avions de combat aux ricains, y'a de moins en moins de jeunes pour vouloir faire leur service, mais c'est pas une raison pour renoncer à la regonfler, l'armée suisse: le Département de la Défense propose donc de mettre les femmes à contribution. Pas encore de leur im-poser une obligation de servir, mais on sent que c'est bien à ça qu'on pense à Berne. Dans un premier temps, on s'apprête à les convoquer, comme les hommes, à une «journée d'informa-tion». Elles seront libre de décider ensuite si elles veulent s'enrôler ou pas, mais le premier pas sera fait. Mais rien que pour cela, il faudra modifier la Constitution, et donc faire voter le peuple. Pour la suite, le Département de la Défense étudie deux possibilités: étendre l'obligation de servir aux fem-mes ou favoriser leur intégration dans le service civil et la protection civile, qui seront réunis. Enfin, le Départe-ment de la Défense étudiera la pos-sibilité de soumettre les étrangers à une obligation de servir. Dans une Légion étrangère ou une Brigade internationale ?
Avant et après les élections alleman-des, la presse s'est attachée à tirer le portrait et à faire le curriculum vitae de la cheffe du parti d'extrême-droite Afd, qui, sans être vainqueur des dites élections (il sera écarté de la coalition que constituera la droite traditionnelle avec le SPD), a tout de même progressé de dix points, est sorti deuxième en devançant les sociaux-démocrates et a fait le meilleur résultat jamais obtenu par l'extrême-droite allemande depuis la chute du IIIe Reich. Donc, Alice Weidel, 46 ans, est une ancienne banquière spécialisée dans les fusions-acquisitions. Apparemment, ça n'a pas découragé ses électeurs issus des classes les plus défavorisées des régions les plus défavorisées d'Allemagne. Pas plus que son homosexualité assumée n'a découragé son électorat homophobe et les nostalgiques d'un nazisme qui a envoyé les homosexuel.le.s en camps de concentration. Pas plus que son couple avec une Suissesse d'origine sri-lankaise n'a découragé l'électorat xénophobe et raciste. Pas plus que le soutien que lui ont apporté le vice-président américain J.D. Vance et Elon Musk n'a découragé son électorat nationaliste. Pas plus que sa résidence en Suisse n'a découragé les partisans de la fermeture des frontières. On peut tout attendre de l'électorat facho. Sauf, heureusement, la cohérence.
Samedi se jouait au foot à Lausanne le «derby lémanique» entre le Lausanne-Sport et le Servette FC. Un classique du genre. Avec l'accompagnement désormais habi-tuel de ces festivités: lancer d'engins pyrotechniques par les supporters «ultras» des uns et des autres, attaques contre la police, bastons, injures homophobes, interruption du match... La routine, quoi. Et donc, pas une surprise: on s'y attendait, ça fait en quelque sorte partie de la normalité. Le système informatique Hoogan, qui compile les données sur les supporters violents contre qui des mesures ont été prises, recense 1017 personnes, reconnues coupables d'agressions (64 cas), de menaces, de rixes (117 cas) d'infractions à a loi sur les explosifs (505 cas), de dommages à la propriété. Comme dirait Marie Barbey Chappuis, «plus de sport, c'est moins d'incivilités».
Commentaires
Enregistrer un commentaire