Genève : parce que la Ville est un contre-pouvoir essentiel, elle doit rester...

A GAUCHE !

Socialistes et Verts partent donc au deuxième tour de l'élection de la Municipalité genevoise avec les mêmes candidates et le même candidat qu'au premier tour. C'était hier soir la seule proposition qui était faite à leurs assemblées générales, parce qu'il n'était pas possible de proposer une "liste à cinq" avec la gauche de la gauche, puisque nul, ni au PS ni chez les Verts ne savait ce qui se mitonnait dans la nouvelle coalition SolidaritéS-DAL-Parti du Travail-Union Populaire, ni si cette coalition avait l'intention de maintenir une candidature au second tour, ni si l'une ou l'autre des composantes de la coalition envisageait de partir toute seule au combat électoral... Mais le choix des socialistes et des Verts de confirmer au deuxième tour leur choix du premier, s'il s'adresse aux électrices et aux électeurs, ne les empêche nullement de cocher un cinquième nom sur leur liste ? D'abord parce que les électrices et les électeurs font ce qu'ils veulent (dans cette élection, il n'y a pas de listes de parti, il n'y a qu'une liste officielle, avec des noms à cocher, comme une liste de courses à la coopé du coin).  Ensuite, parce que le choix socialiste et vert de 2025 est le même choix qu'en 2020 : confirmer leur alliance, la proposer à leur électorat en menant une campagne de gauche, vers la gauche -toute la gauche. L'essentiel, c'est de maintenir la Ville à gauche pour qu'elle poursuive  et renforce la politique sociale, culturelle, environnementale qu'elle mène,et pour cela garder à la gauche les quatre sièges qu'elle détient au Conseil administratif depuis que le PLR s'en est fait lourder.

Il faut bien répondre à la trumpisation de la droite municipale et de ses candidat.e.s

Pour deux sièges, la "non-gauche" est à nouveau majoritaire au Conseil municipal de la Ville de Genève -et, a contrario, la gauche y a perdu la majorité. C'est navrant, mais pas irrémédiable. D'abord parce que cette "non-gauche" est un patchwork de forces politiques incohérentes, voire opposées, entre elles, sur le fond et sur la forme. Ensuite, parce que si une double majorité, au Conseil municipal et au Conseil administratif, facilite le travail et la prise de position de l'un et de l'autre, les pouvoir de l'un et de l'autre ne sont pas comparables : le pouvoir réel, c'est le Conseil administratif, l'Exécutif, qui en dispose, et nous l'élisons pour le cinq prochaines années dans trois semaines. Le Conseil municipal peut certes lui mettre des bâtons dans les roues, faire traîner les choses, couper des crédits, mais on n'est là dans le dilatoire, pas dans le décisif. Sauf s'agissant du budget ? Même pas : lors de la "législature" 2025-2020, la droite avait pris, à défaut de la tronçonneuse de Milei, un sécateur tailler notamment dans les subventions sociales et culturelles. La gauche y a répondu par des référendums, qu'elle tous gagnés. Et qu'avec elle a gagnés le Conseil administratif à majorité de gauche, dont la droite voulait charcuter le projet de budget.

Se mobiliser pour faire élire quatre magistrats et magistrates de gauche à l'Exécutif de la Ville de Genève, et donc maintenir la majorité actuelle, c'est se mobiliser pourquoi ? Pas (ou pas principalement) pour se faire (ou leur faire) plaisir mais d'abord, surtout, essentiellement pour pouvoir poursuivre une politique répondant aux besoins de la population, garantissant, voire étendant, ses droits et ceux du personnel d'une fonction publique qui est précisément au service de la population. Se mobiliser pour continuer à créer de nouvelles places de crèches, et poursuivre la municipalisation des crèches. Se mobiliser pour renforcer la politique sociale de la commune, rénover son parc immobilier, végétaliser la ville... Se mobiliser parce que ces acquis, ces projets, la droite n'en veut pas -et que son premier réflexe, si elle arrivait à faire quelque chose de son hypothétique majorité au Conseil municipal, serait de tenter de les saborder. De mettre fin à l'intégration dans la fonction publique de la Ville du personnel de nettoyage des locaux de la Ville. D'en revenir à une politique de la petite enfance datant du XIXe siècle et à une politique culturelle réduite au soutien des grandes institutions patrimoniales. De cesser de piétonniser et de végétaliser l'espace public, de développer les voies cyclables et de soutenir les transports publics. De supprimer les prestations sociales accordées par la Ville (contre souvent l'avis du canton), comme les allocations de rentrée scolaire et les allocations complémentaires municipales.

Nous devons enfin nous mobiliser pour empêcher une droite municipale aux ordres de la droite cantonale de transformer la Ville en agent d'exécution du canton, voire de supprimer purement et simplement la commune de Genève. Parce qu'elle peut mener une autre politique que celle du canton. Parce qu'elle est, et doit rester, un contre-pouvoir. Parce que, contrairement au canton, la majorité de sa population dispose du droit de vote (qu'elle l'exerce ou non, ça la regarde, comme ça regarde le corps électoral cantonal, minoritaire dans la population). Parce qu'elle innove, qu'elle bouscule, et que ce la droite tolérerait de la part d'une commune rurale de 300 habitants, elle ne peut le supporter d'une ville de plus de 200'000 habitants. Ces mobilisations sont défensives ? Elles le sont. Elle ne sont pas que cela (i y a encore bien des choses à changer, à réaliser a améliorer, et nous voulons le faire) , mais défensives, elle le sont. Parce qu'elles s'opposent à des attaques. Et qu'il faut bien que des forces politiques et des votes populaires (l'élection du Conseil administratifs, des référendums, des initiatives) répondent à la trumpisation de la droite municipale et de ses candidat.e.s PLR, UDC, MCG).

Il y a une alliance entre des forces qui veulent renforcer la Ville pour renforcer les droits et améliorer les conditions de vie de ses habitantes et de ses habitants, et une connivence entre des forces qui veulent l'en empêcher. C'est vraiment aussi simple que cela ? C'est vraiment aussi simple que cela !


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