Fonds de tiroir
On ricanera à propos du rejet par le Tribunal fédéral du recours balancé par le Touring Club contre la voie cyclable qui va de la place du Cirque aux Terreaux du Temps par le pont de la Coulouvrenière. Le TF considère que la création de la voie cyclable est conforme à la loi sur la mobilité «cohérente et équilibrée» qui donne priorité à la mobilité douce et aux transports publics, qu'il y a un intérêt public à améliorer la sécurité des cyclistes et à réserver les trottoirs aux piétons et que le tracé rectiligne contesté par le TCS vaut bien mieux que le tracé alternatif proposé par le TCS, qui comporte onze changement de directions et autant de croisement de rues, juste histoire de faire passer les vélos ailleurs que sur un trajet direct vers la gare. Juste histoire d'emmerder les cyclistes, pour parler clairement.
Le pape François est mort une premiè-re fois hier matin, une deuxième fois ensuite, noyé sous une pluie diluvien-ne d'éloges produits par une palanquée de potentats n'ayant jamais rien fait qui ne soit totalement contradictoire de ce qu'il leur recommandait de faire -les Vance, Millei, Meloni, Poutine même. Et la liste n'est pas close. Comme dit Matthieu (23.3), «ne faites pas selon leurs oeuvres, car ils disent et ne font pas». Bon, d'accord, c'est un peu protestant, comme citation, mais il avait qu'à pas mourir un lundi de Pâques, le Fanfoué.
Elle est morte vendredi. Vendredi Saint. Elle
avait 78 ans. Elle avait été avocate, syndicaliste, députée,
Conseillère nationale, Conseillère aux Etats, candidate au
Conseil fédéral. Elle avait organisé l'historique grève des
femmes de 1990. Elle avait présidé le Parti socialiste suisse,
le SSP, la FTMH. Elle s'était retirée il y a 18 ans de la «vie
politique», comme on dit, mais pas de ses convictions
politiques, et sociales. Elle était socialiste, féministe,
travailliste. Trop féministe pour les uns, trop socialiste
pour les autres, trop syndicaliste pour d'autres encore, trop
de tout cela à la fois pour certains. Ou trop radicale. Ou pas
assez radicale. Trop elle-même, surtout. Elle avait ouvert la
voie du Conseil fédéral à Ruth Dreifuss, parce que les
Chambres fédérales ne voulaient pas d'elle comme Conseillère
fédérale, poste auquel le Parti socialiste la présentait en
1993. Pour la majorité de droite, on ne pouvait à la fois
lancer un demi-million de femmes dans les rues de Suisse et
trois ans plus tard demander à 246 parlementaires de faire de
vous une ministre. C'est l'une ou l'autre, c'est Simone Veil
ou Gisèle Halimi (pour reprendre l'expression d'un témoignage
cité par Christophe Passer dans son bel hommage paru dans «Le
Matin Dimanche»). Christiane Brunner était «à la fois Simone
Veil et Gisèle Halimi», à la fois militante dans la rue et
responsable politique dans les institutions. L'éthique de
responsabilité et l'éthique de conviction, indissociées. «Une
femme multiple», résume Ruth Dreifuss. Multiple, et entière.
Salut, Christiane.
La nouvelle patinoire que le canton de Genève
veut offrir à son équipe de Hockey (le Servette, forcément)
devrait coûter presque le double que prévu : le budget annoncé
par le canton passe en effet de 157 à 293 millions. Une hausse
provoquée par le coût des aménagements extérieurs, de places
publiques, d'une boucle ferroviaire, et la hausse des coûts de
construction (+16 % entre 2020 et 2024). Tout ça pour quoi ?
un projet archaïque en temps de réchauffement climatique. Un
mammouth dans un permafrost en train de fondre. Même le PLR
s'inquiète, et demande de rouvrir le concours (le projet
retenu était pourtant le moins cher de tous ceux en
concurrence) et de conclure un partenariat privé-public. Au
Grand Conseil, seuls les Verts se sont opposés au projet. Et
n'excluent pas de lancer un référendum. S'ils le font, on les
soutiendra. Parce qu'il faudrait quand même que les conneries
faites naguère avec le Stade de la Praille servent à éviter de
refaire les mêmes avec une patinoire, fût-elle du
«Trèfle-Blanc»...


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