Brèves de comptoir

 Au Conseil municipal où nous sévis-sons encore, celui de Genève, les pro-positions de délibération acceptées au terme du deuxième débat réglemen-taire peuvent faire l'objet d'un troisième débat si un tiers des élu.e.s présent.e.s le demandent. Il y a deux semaines, le Conseil municipal avait accepté la délibération socialiste demandant de financer un «projet pilote» d'Assemblées citoyennes pou-vant se prononcer sur les projets d'aménagement, sans pouvoir en dé-cider elles-mêmes. La droite n'en voulait pas, elle a donc demandé et obtenu un troisième débat. Un troisième débat sur un projet de délibération a du sens s'il permet d'amener des éléments nouveaux, des positions, des réflexions nouvelles. Dans ce troisième débat sur notre proposition, aucun élément nouveau, aucune position nouvelle, aucune réflexion nouvelle n'a été amenée par celles et ceux qui avaient demandé ce troisième débat. Et il ne semble même pas qu'ils aient mis a profit le délai séparant le deuxième débat du troi-sième pour lire la proposition dont on devait débattre. Il a donc fallu rappe-ler (merci Salma, merci Jules) ce qui était proposé, et qui a déjà été accepté à Vernier et Meyrin, puisqu'il se con-firmait que celles et ceux qui s'y opposaient ne savait pas à quoi ils s'opposaient: à démocratiser la démocratie. Mais bon, à une semaine des élections, on pouvait bien laisser la droite municipale s'ébrouer. On est inclusifs, nous.

Juste avant le premier tour de l'élection du Conseil administratif, la candidate socialiste Joëlle Bertossa a été ciblée par une polémique foireuse lancée par le «Blick» et  la mettant en cause en tant que productrice cinéma et ancienne vice-présidente de 2019 à 2024 de la fondation Cinéforom de soutien au cinéma romand, qui ac-corde des soutiens financiers aux productions cinéma. La société de production de Joëlle Bertossa a en effet été soutenue pour plusieurs produc-tions par Cinéforom, mais c'est la société qui a été soutenue (en moyenne pour 500'000 francs par an), pas la productrice. En outre, les soutiens ne sont pas accordés par le Conseil de fondation ou siégeait la productrice (en tant que l'un des cinq membres issus du milieu professionnel du cinéma, sur les quinze membres du Conseil dont dix représentants des collectivités publiques) mais par des experts, qui sont une centaine et sont renouvelés tous les deux ans. Autrement dit, une productrice qui siège au Conseil de fondation ne peut pas s'auto-subventionner. Fin de la polémique foireuse ? pas tout à fait, puisqu'elle a un peu métastasé dans les media (notamment sur «Léman Bleu» -chaîne locale subventionnée par la Ville, on dit ça, hein, on dit rien... On vous invitera à lire les réponses de Joëlle, de Cinéforom (qui remet la salle de cinéma au milieu du village), de Nicolas Wadimoff et de Nicolas Tavaglione sur Face de Bouc, et nous, on s'en tiendra à notre commentaire initial sur les rézos: cette polémique, c'est un pet dans l'eau, et un pet dans l'eau, ça fait des bulle,  ça pue un peu, mais c'est tout. Fuck Blick. La seule question pertinente qu'on peut poser dans la manière dont sont distribués les soutiens au cinéma romand ne l'est pas par la boule puante lancée par «Blick»: c'est la question du quasi monopole de ce soutien par Cineforom: dotée d'un budget de 11 millions par an, assuré par les cantons romands et quelques villes, et pour cinq millions par Genève (canton et Ville à part égale).  Réintroduire dans le budget municipal genevois une ligne consistante de soutien au ciné-ma, ce sera l'affaire du nouveau Con-seil municipal et du Conseil admi-nistratif auquel Joëlle, arrivée troi-sième du premier tour du Conseil municipal (une bonne claque aux mauvaises odeurs), a toutes les chances d'être élue... si on fait notre boulot.

En Ville de Genève, le MCG pré-sentait au premier tour de l'élection du Conseil administratif un candidat qui habite dans une autre commune, et au Conseil municipal un candidat condamné par la justice pour avoir agressé physiquement un collègue du Conseil de Fondation de la Fondetec. On se demande les raisons de ces choix: les candidats concernés dispo-sent-ils, pour être désignés, de moyens de chantage sur le parti (au sein duquel tout se décide en petit comité au plan cantonal) ?



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