Dans quelques jours, la Municipalité de Genève sera complète

A Dimanche, citoyens !

Dimanche prochain, les autorités municipales genevoises seront au complet pour la "législature" qui s'ouvrira le 1er juin, et il ne vous reste que quelques jours pour voter par correspondance (après quoi, il faudra vous déplacer au local de vote). Le Conseil municipal a été élu il y a trois semaines, mais on ne connaîtra sa composition exacte que dimanche, parce qu'elle dépend de celle du Conseil administratif dont on va tenir le deuxième tour de l'élection. La gauche part unie derrière ses quatre candidats et candidat PS et Vert.e.s, la droite se présente façon puzzle avec un.e candidat.e par parti.   De quoi cela présage-t-il ? de rien, en fait. Sinon qu'il convient que l'électorat de gauche n'oublie pas de voter pour assurer l'élection d'une Municipalité clairement de gauche (et, cerise sur le gâteau, à 80 % féminine) face (ou à côté, ou au-dessus, peu importe) à un Conseil Municipal de droite, mais de justesse. A Dimanche, citoyennes et citoyens !

Prenez la liste des mots mis à l'index par les trumpistes : ils disent ce que nous voulons continuer à faire

La semaine dernière,  le Festival "Histoire et Cité" organisait une balade autour d'êtres mythologiques hybrides dont les représentations parsèment l'espace public. Il a appelé ça "sur les traces des chimères". C'est joli, comme titre. Mais une semaine avant l'élection des Municipalités genevoises, c'est à d'autres chimères qu'on a affaire, sachant qu'une chimère, c'est un organisme fabuleux composé d'éléments de différentes organismes a priori incompatibles entre eux (genre tête de lion et corps de chèvre)...  Est-ce qu'une Municipalité formée d'un exécutif de gauche et d'un délibératif de droite est une chimère ? Non, c'est plutôt la règle depuis quarante ans à Genève. Et ce n'est pas le produit des expérimentation d'un docteur Frankenstein, mais de la décision de la part active du corps électoral...

Le bilan du Conseil administratif et du Conseil municipal sortants plaide pour le maintien de la majorité de gauche du premier, et du contournement du semblant de majorité de droite du second. D'autant que la dernière expérience vécue en Ville de Genève d'une majorité de droite au Conseil municipal a laissé un souvenir qu'on dirait par euphémisme "mitigé" si on n'y trouvait plus de raisons de s'en amuser que de s'en plaindre. Il a certes fallu par deux fois recourir à des référendums et des votations populaires pour renvoyer à la poubelle le budget voté par cette majorité de droite et rétablir celui proposé initialement par le Conseil administratif, et on a certes eu besoin d'au moins une demie-douzaine de mains (ou de poings levés) pour comptabiliser sur nos doigts les textes votés par le Conseil municipal droitier annulés, amputés ou dégradés, mais l'épisode quinquennal n'aura finalement fait que confirmer que le pouvoir municipal, dans notre Parvulissime République, n'est pas en mains du délibératif mais de l'exécutif.

Pour autant, le Conseil municipal, puisque c'est lui qui vote le budget annuel et, pendant tout l'exercice budgétaire, les crédits extraordinaires, dispose d'un pouvoir non négligeable -ne serait-ce que celui de faire traîner les choses. Et c'est particulièrement (mais pas exclusivement : il y a aussi les politiques d'aménagement, environnementale, sociale) le cas dans le domaine culturel. Parce que dans ce pays, c'est sur le terrain communal, que se construit un tissu culturel. Or le soutien à la culture de création et pas seulement à celle de reproduction, cela suppose des moyens. Que ces moyens, nos collectivités publiques municipales et cantonales peuvent se les donner et les accorder -si elles en ont la volonté. Et on ne vous fera pas l'injure de ne pas être capables de faire la différence entre des forces politiques prêtes à se lancer, là où elles le peuvent, dans des opérations de "nettoyage" culturel, et les forces politiques prêtes non seulement à résister à ces opérations, mais à faire exactement le contraire de ce que veulent les épurateurs. 

Vous voulez savoir à quoi correspond un programme politique de gauche pour une ville comme Genève, et pourquoi il faut assurer à un tel programme la plus large majorité possible dans l'Exécutif municipal ? C'est facile, il vous suffit de prendre la liste des mots mis à l'index aux USA par les trumpistes : chacun d'eux dit ce que nous voulons faire. Et que nous pourrons continuer à faire, si nous disposons de cette majorité.

Choisis ton camp, électrice, électeur !

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