Brèves de comptoir
Sur un budget de l'ordre d'à peu près de 1,2 milliard, il était prévu en 2024 un déficit de près de 70 millions. On parle de Genève, Cité de Calvin ? Ben non, on parle du Vatican. C'est-y-pas beau, cet oécuménisme budgétaire ?
Un trimestre après l'entrée en vigueur, à Genève de la loi instaurant la gratuité des transports publics aux moins de 25 ans, 72’701 abonnements ont été octroyés, dont 56% à de nouveaux abonnés des transports publics. Et on en est aussi contents que le gouvernement, même s'il rappelle que «la période de clémence dans les contrôles, instaurée pour les jeunes sur les lignes des TPG uniquement, a pris fin au 1er avril». Sale blague? Même pas. La marche verte la gratuité générale est une longue marche... Au pas, camarades, au pas !
Pas de doute, Vaud se piogrise, et ce qu'il est
désormais convenu d'appeler «l'Affaire Dittli» rappelle à de
nombreux Genevois et voises quelques épisodes (toutes
diffé-rences par ailleurs bien gardées en mémoire) de
l'«Affaire Maudet» (dont Maudet s'est bien sorti, d'ailleurs,
ce qui pourrait ne pas être le cas de Dittli). Première
ressemblance entre la Genferei et la Waaderei: les règlements
de compte en public, et à l'intérieur du même camp (la
droite). Deuxième ressemblance: le retrait à Dittli, par ses
collègues, d'une partie de son dicastère. Première
dissemblance: Dittli n'a pas de groupe parlementaire au Grand
Conseil pour la défendre (en revanche, quelques oligarques
locaux s'en chargent, comme Bernard Nicod ou Patrick de Peux),
et n'a pas annoncé sa démission du Conseil d'Etat pour
provoquer une élection partielle et s'y présenter. Elle y
reste donc, au Conseil d'Etat, à la tête d'un dicastère purgé
de toute responsabilité financière et fiscale, et fait mine de
s'en satisfaire. D'autant que les finances vaudoises ne vont
pas bien et qu'elle doit être contente de ne plus avoir à les
assumer : le comptes s'annoncent mauvais et le budget 2026
aussi.
Le rapport rendu sur l'«affaire» à la demande du gouvernement
vaudois par l'ancien Conseiller d'Etat neuchâtelois
socialiste (et ancien président de la Banque Nationale) Jean
Studer signale une communication «gravement altérée» entre la
Conseillère d'Etat et la directrice générale de la fiscalité,
des atteintes à la santé de nombreux collaborateurs et formule
plusieurs griefs à l'égard de Valérie Dittli, dont une demande
d'annulation de taxation fiscale de riches contribuables et
une possible violation du secret de fonction. Du coup, le
Conseil d'Etat (sans Dittli) a retiré la Direction générale de
la fiscalité et le Service d'analyse et de gestion financière
du dicastère des Finances du département présidé par Dittli,
pour les confier à la présidente PLR du Conseil d'Etat,
Christelle Luisier. Après quoi, il a fallu «finaliser
l'organisation des départements» lors d'une séance du Conseil
d'Etat, ce qui n'a d'abord pas été possible puisque Dittli
s'est enfuie d'une première séance en claquant la porte pour
se mettre en congé maladie.
Par ailleurs, le Grand Conseil vaudois, unanime, a demandé
qu'une délégation des commissions de surveillance rende un
rapport «spécifique» sur les dysfonction-nements au sein du
Département des Finances. Les six groupes politiques ont
soutenu et présenté la démarche (le Centre, le parti de
Dittli, n'a aucun élu au Grand Conseil). A l'unanimité ?
Ouais: la droite (le PLR et l'UDC) a complètement, mais
volontairement, oublié que c'est elle qui en 2022 a fait élire
la Zougoise au gouvernement vaudois pour y reprendre la
majorité... que c'est même le PLR qui a payé la campagne de
Dittli et que c'est lui qui reprend les responsabilités
financières enlevées à Dittli, lui laissant l'agriculture, la
durabilité (celle du siège gouvernemental de Dittli ?), le
climat (politique ?) et le numérique.
L'«affaire» n'est pas terminée : deux commissions de
surveillance doivent encore enquêter. Il lui reste quelles
solutions à Dittli, première Conseillère d'Etat stirnérienne
(«pour moi, il n'est rien au-dessus de moi») de l'histoire
vaudoise ? Rester (c'est sans doute ce qu'elle va faire)
parce que partir et ne pas revenir ça ne lui dit rien, et que
pour partir et revenir, elle n'a pas le soutien politique
nécessaire. La Jeunesse socialiste demande en tout cas sa
démission -mais elle est presque seule à le faire: même le PS
ne fait pas ce pas. A Genève, quand tout le monde ou presque
demandait la démission de Maudet, Maudet a démissionné. Pour
ouvrir une élection partielle, et s'y présenter. Et échouer
une première fois à retrouver son siège, puis réussir à le
retrouver lors de l'élection générale suivante, avec un
nouveau parti. Faut vraiment qu'on leur dise comment faire,
aux Vaudois ?
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