Brèves de comptoir

 A son meeting tenu pour dénoncer sa condamnation à cinq ans d'inégi-bilité, Marine Le Pen s'est comparée à Martin Luther King. C'est cela, voui. Et Bardella, c'est Malcolm X,  Zemmour c'est Patrice Lumumba et, Philippe de Villiers c'est Che Guevara.

Des fois, quand même, la droite genevoise nous fait (discrètement) sourire. Comme quand, à l'initiative de l'UDC, sa majorité parlementaire au Grand Conseil vote une «préférence cantonale» dans l'accès à la propriété par étage en zone de développement, qui serait réservée aux résidents de Genève depuis quatre ans, devant en outre être contribuables genevois, ce qui excluerait à la fois les Genevoises et Genevois résidant en France voisine ou dans d'autres cantons. Or la propriété par étage, c'est un des totems de la droite genevoise. Et donc, quand elle veut la restreindre aux indigènes, ce sont ses copains des milieux immobiliers qui font recours à la Cour de Justice, estimant la mesure anticonstitutionnelle. Et la Cour de Justice leur a donné raison : cette restriction n'est ni proportionnée ni efficace. Elle ne bénéficierait pas à la classe moyenne, et dissuaderait même les Genevois partis en France pour y trouver un logement de revenir se loger à Genève. Et donc, la gauche, opposée à la loi parce que fort critique à l'égard de la propriété par étage, qui qu'on veuille y faire accéder, ricane : «c'est une affaire entre la droite et la droite». Entre la droite politique et la droite immobilière (qui a pourtant ses relais dans la droite politique...). Et quand la gauche ricane, on ricane avec elle.

Allez, on fait un chti tour des communes (par ordre alphabétique) genevoises pour résumer les résultats du deuxième tour de l'élection de leurs exécutifs, là où il y a eu des élections, le dimanche 13 dernier. Et y'en a pas eu partout : A Aire-la-Ville, Anières, Avully, Avusy, Cartigny, Chancy, Collonge-Bellerive, Cologny, Confignon, Dardagny, Genthod, Gy, Hermance, Jussy, Laconnex, Russin et Veyrier, y'a pas eu de deuxième tour vu que tous les sièges ont été pourvus au premier tour. Parfois en étant tous occupés par des élu.e.s de la même liste : c'est le cas à Aire-la-ville, Avusy, Cartigny, Chancy, Gy, Hermance, Jussy, Laconnex, Russin et Veyrier. Des communes où règne l'harmonie donc. On s'y fait pas trop chier ?
Pour le reste :
Bardonnex se retrouve avec un Conseil administratif tout de droite (PLR et Entente). Mais bon, on est sur la frontière, suffit de passer une grosse douane pour demander l'asile politique.
A Bellevue, l'élection au Conseil municipal a été tacite et a permis à une candidate de Bellevue-Avenir, Anne Ruegsegger-Thorel, de rejoindre deux PLR, dont la sortante Mylène Schopfer, et de former avec elle une majorité féminine. C'est Bellevue, pas Beauregard.
A Bernex, le PS avec Guylaine Antille, le Centre avec Cyril Huguenin Bergenat et le PLR Karl-Antoine Baumann ont chacun un siège. Tout le monde est content, quoi.
A Carouge, l'Exécutif reste à gauche, puisque le candidat socialiste Patrick Mützenberg et la candidate verte Sonja Molinari y avaient été élu et élue au premier tour, et qu'il n'y avait plus qu'une place à prendre pour le PLR, qui l'a prise grâce à Raffaele Fraomene. Et tout le monde est content aussi.
A Céligny, grande victoire de la gauche, qui entre, pour deux voix, au Conseil administratif avec Gabrielle Bussard. Bon, ben on renonce à proposer de refourguer cette enclave aux Vaudois.
A Chêne-Bougeries, le PLR occupera deux des trois sièges de l'Exécutif, le troisième restant à la gauche, avec le sortant Vert Florian Gross, qui devance le Vert dissident (et Conseiller administratif sortant, qui ne pouvait pas se présenter en tant que Vert pour un quatrième mandat consécutif) Jean-Michel Karr. Comme quoi, quand on a fait déjà trois mandats consécutifs, vaut mieux prendre une pause de cinq ans et essayer de revenir ensuite plutôt que tenter de s'accrocher.
A Chêne-Bourg, où un seul siège restait à pourvoir après l'élection au premier tour du socialiste Jean-Luc Boesiger et le Vert Philippe Moser, c'est la centriste Isabella Brühlmann, soutenue par la gauche, qui le gagne en battant le PLR Gilles Brand, après que l'alliance façon «Entent» entre le PLR et le Centre ait éclaté. C'est comme ça qu'on l'aime, la droite : façon puzzle. 

Commentaires

Articles les plus consultés