Genève : les Municipalités sont constituées. Bon, ça, c'est fait...
Et maintenant, passons aux choses sérieuses...
Et maintenant, les élections passées, on peut dans les communes passer aux choses sérieuses (ce n'est pas dire que les élections n'en sont pas, c'est seulement dire qu'elles ne font que donner les conditions pour qu'on y passe).
Minoritaire au Conseil municipal (comme elle le
fut le plus souvent, même si elle l'oublie...), la gauche de la
Ville de Genève serait bien inspirée de se concentrer sur
l'essentiel (les enjeux, le programme, le projet et les projets)
plutôt que sur des concours de préau d'école (primaire). Et
c'est quoi, l'essentiel ? Ce sont quoi, les enjeux, les projets
? C'est, par exemple et pour n'évoquer que ceux qui ont déjà été
engagés, l'"internalisation" dans la fonction publique du
nettoyage des locaux publics, la municipalisation des crèches.
Ce sont aussi des projets votés par le Conseil municipal, mais
que le Conseil administratif sortant n'a toujours pas commencé à
concrétiser : l'instauration d'une carte d'habitants, ou celle
de budgets participatifs, par exemple. Ou, porté par une motion
adoptée par le Conseil municipal mais à laquelle le Conseil
administratif sortant n'a pas répondu, la création d'un espace
(maison, cité, musée, peu importe) dédié à la migration.
Pour le reste, les grands enjeux des "législatures" précédentes vont rester ceux des cinq ans à venir, et que la gauche soit minoritaire ou majoritaire au Conseil municipal n'y change rien, ces enjeux étaient déjà présents, et ont commencé à être relevés quand la droite était majoritaire au délibératif. Que sont ces enjeux ? la politique sociale, la politique de la petite enfance, la politique culturelle, la politique d'aménagement, la transition écologique, le logement, la démocratie locale.
Prenons (pas tout à fait au hasard, avouons-le) un
exemple : mettre en place un service public général de la petite
enfance, comme cela été fait pour l'école, c'est la politique déjà menée en Ville de Genève). La Ville
de Genève finance à 75 % les structures d'accueil de la petite
enfance. Il est donc logique qu'elle en fasse des structures
municipales et en reprenne la gestion, plutôt que se contenter
de mettre en soins palliatifs des structures associatives qui
manquent à la fois d'engagements militants et de
professionnalisme. Ses priorités sont de
garantir à tous "ses" enfants les mêmes droits, une "prise en
charge adéquate, un suivi éducatif de qualité et une
alimentation saine". La réforme de la "gouvernance de la petite
enfance" doit permettre de "répondre aux besoins des familles,
en garantissant la création de nouvelles places en crèche, la
qualité des prestations et l'équité de traitement entre les
familles" : c'est l'enjeu de la municipalisation des structures
d'accueil et de l'intégration de leur personnel à celui de la
Ville. La gratuité de l'accès à l'offre
parascolaire, finalement, s'inscrit dans la poursuite d'une
politique de la petite enfance dont la municipalisation est le
socle. Défendre ce socle, et son élargissement, est donc une
condition de ce qu'on va construire dessus : un vrai service
public général de la petite enfance.
Vous voulez savoir à quoi correspond une politique
de gauche dans une ville comme Genève, et pourquoi la large
majorité de gauche dans l'Exécutif municipal y est essentielle,
puisque dans l'organisation des communes genevoises, le pouvoir
réel n'est pas en mains du Conseil municipal mais du Conseil
administratif? C'est facile, il vous suffit de prendre la liste
des mots mis à l'index aux USA par les trumpistes : chacun d'eux
dit ce que nous devons faire. Et que nous pourrons continuer à
faire, puisque nous disposons de la majorité là où elle nous est
indispensable, ce qui nous consolera de l'avoir perdue d'un poil
dans la cour de récréation (ou ses arrière-cours) où on joue,
séance après séance, à kicèkikalaplusgrosse...
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