L'appel du Premier Mai du Solifonds : Former, informer les travailleurs du Sud

Alors qu'en Suisse, une nouvelle initiative pour des multinationales responsables de leurs actes est prête à être déposée, au Pakistan des syndicats forment des travailleurs et des travailleuses des usines textiles exportatrices afin qu'ils connaissent leurs droits, sachent les utiliser et utiliser les réglementations européennes sur les chaînes d'exportation pour agir en justice contre les violations du droit du travail : ils et elles sont des millions à travailler pour produire des vêtements destinés au marché européen (et suisse) dans des conditions extrêmement difficiles, sans contrat de travail, avec des salaires inférieurs au minimum légal (83 % d'entre eux et, surtout, d'elles, vivent en dessous du seuil de pauvreté) et l'interdiction de se syndiquer. Les lois européennes sur la responsabilité des entreprises peuvent être une arme pour faire respecter leurs droits (beaucoup d'entreprises important la production textile pakistanaise ont leur siège en Europe).
Les syndicats pakistanais NTUF et HBWWF organisent des cours dans les entreprises textiles exportatrices afin que les travailleuses et les travailleurs connaissent leurs droits et les moyens de les faire valoir. Le SOLIFONDS (fonds de solidarité avec les luttes sociales) consacre son action du 1er Mai au soutien à ce travail de formation : les lois sur la responsabilité des entreprises ne seront appliquées que si les travailleurs et les travailleurs qu'elles veulent protéger savent qu'elles existent, et comment les utiliser. Soutenez cette action :
SOLIFONDS, mail@solifonds.ch www.solifonds.ch 
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Une solidarité internationale essentielle

Plus de 260 travailleuses et travailleuses sont mort.e.s en 2013 dans l'incendie en 2012 d'une usine textile d'Ali Enterprises. L'association des familles de victimes avait intenté une action contre le seul client de l'entreprise, le discounter allemand KiK. La procédure a été abandonnée sans que la responsabilité de l'entreprise ait été établie, en l'absence, à l'époque, d'une directive européenne tenant une entreprise allemande pour responsable de violation des droits fondamentaux commis hors d'Allemagne. Cette directive, aujourd'hui, existe pour toute l'UE, et les syndicats pakistanais veulent qu'elle ait des effets dans leur pays où sont massivement produits des vêtements pour l'Europe. Les lois sur la responsabilité des entreprises peuvent en effet permettre à des travailleuses et des travailleurs de disposer de contrats de travail, d'un salaire respectant le minimum légal, du droit de se syndiquer. Même si des centaines de milliers de travailleuses (surtout) et de travailleurs, au tout début de la chaîne de production,  récoltant le coton ou travaillant à domicile restent encore à l'écart des protections minimales que ces lois permettent.

"Etant donné que l'Europe a des lois qui protègent les droits humains fondamentaux, on se demande pourquoi elles ne s'appliqueraient pas aussi dans les pays où l'on produit des vêtements pour l'Europe", résume Nasir Masour de la Fédération nationale des Syndicats pakistanais NTUF. Les lois, les réglementations, les directives européennes (et une future loi suisse) ne vont certainement pas aussi loin que les syndicats des pays de production le voudraient, et sont menacées (une commission de l'Union Européenne propose d'apporter des modification à la directive sur les chaînes d'approvisionnement pour diminuer la responsabilité des entreprises) mais au moins elles existent. Et pouvoir les utiliser pour défendre les droits de celles et ceux qui produisent ce que dont nous nous vêtons, c'est précisément ce que les syndicats pakistanais veulent, et dont ils informent les travailleuses et les travailleurs. Et ce que le SOLIFONDS nous appelle à soutenir. 

Comme le proclame Zehra Khan, de la Fédération des ouvrières à domicile HBWWF, "la solidarité internationale est essentielle pour nos activités".

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