Brèves de comptoir
Bonne nouvelle (si, si) : la «Tribune de Genève» a une rédactrice en chef. C'est le patron de Tamedia (le groupe dont à son grand dam fait partie la «Tribune» qui l'annonce): Sophie Davaris remplace Olivier Bot, rédacteur en chef a.i. Ouais, a.i. Pas comme intelligence artificielle. Ni comme assurance-invalidité. a.i. comme ad interim. Pietro Supino (le patron de Tamedia, donc) rappelle que Sophie Davaris a été porte-parole du Département can-tonal genevois de la santé et des mobilités. Elle était donc toute trouvée pour devenir porte-parole de Tamedia: «elle mettra son expé-rience, sa connaissance du terrain et sa passion au service de la "Tribune" et de sa mue numérique» (Supino dixix). Surtout sans doute de sa «mue numérique». Et de l'abandon de sa vieille peau imprimée. D'ailleurs, «elle renforcera ainsi la collaboration entre la rédaction romande et les rédactions de Tamedia en Suisse alémani-que» (c'est toujours du Supino dans le texte). L'intelligence artificielle traduira sans doute de l'allemand en français. Pour la plate-forme numérique de la «Tribune» qui remplacera l'édition papier.
La commune de Cologny avait exigé du Parti du
Travail qu'il supprime, sur sa belle affiche de votation
(bravo, Erik!) appelant à voter contre l'ini-tiative udéciste,
les armoiries figurant sur le tricorne porté par le «pirate
fiscal» dénoncé par le PdT, armoiries en lesquelles la commune
a cru recon-naître les siennes. Pour la même votation, mais en
faveur de son initiative, l'UDC n'avait pas hésité à affubler
une troupe de petits gorets des armoiries des communes
genevoises qu'elle déteste le plus: les villes. Qui n'y
avaient vu qu'une grossièreté ne méritant pas qu'on en fasse
toute une affaire. A la demande de Cologny de supprimer ce
qu'elle prenait pour son armoirie sur l'affiche du Parti du
Travail, le parti avait répondu en proposans de barrer ses 180
affiches d'un bandeau (comme l'oeil d'un pirate...) «Censure
souhaitée par la commune de Cologny». Qui a finalement
abandonné son exigence anastasiesque. Et a même voté contre
l'initiative de l'UDC. C'est pas pour rien que Cologny, c'est
quand même la commune où Mary Shelley a écrit son
«Frankenstein, ou le Prométhée moderne» : Des fois, il s'y
passe des trucs pas prévus.
A Genève, les votations canto-nales ont été marquées par la participation la plus basse depuis un quart de siècle. Et tout le monde geint (ou fait semblant). Alors on rappelle que le vote est un droit, pas une obligation. Et que tout droit implique le droit de ne pas en faire usage. Que le droit de vote implique donc le droit de ne pas voter -et de laisser d'autres que soi décider à la place de soi. C'est ce qu'on a fait en votant: on a décidé pour celles et ceux qui n'ont pas voté. Bien fait pour eux !
A Vandoeuvres les familles les moins fortunées disposent tout de même d'une fortune nette de 397'000 francs. A Vernier, elles ne disposent d'aucune fortune. A Vandoeuvres, le taux d'ai-de sociale est de 1,3 %, dix fois moins que la moyenne cantonale. A Vandoeuvres, le taux d'impôt commu-nal est deux fois plus bas qu'à Vernier. Et le salaire median deux fois et demi plus haut. A Vandoeuvres, on aurait donc, logiquement, dû voter pour l'initiative dont l'auteur est le député UDC Michael Andersen. Qui résidait à Vandoeuvres. Mais Vandoeuvres a elle-même voté contre son initiative. Comme Vernier. Y'a des dimanche, comme ça, où quand on est député UDC, on ferait mieux de rester au lit plutôt que d'essayer, sans y arriver, de faire bonne figure à la télé.
Le peuple a accepté ce dimanche, à 71,67 % des
suffrages, d'abadonner au Grand Conseil le pouvoir d'élire une
partie (450 magistrats sur 600 au total) des magistrats du
pouvoir judiciaire (les juges suppléants, les juges
assesseurs, les procureurs extra-ordinaires, les juges de la
Cour d’appel du pouvoir judiciaire -les procureurs et les
juges de carrière resteront élus par le peuple). Cette réforme
était combattue par le MCG, l’UDC, LJS et une partie de la
gauche radicale. Drôle de coalition, quand même...
Commentaires
Enregistrer un commentaire