Fonds de tiroir

 Titres d'une foultitude de journaux, télés, radios, sites) du 9 mai: «Léon XIV, premier pape américain de l'histoire». Ah bon? François il était quoi? Extraterrestre? C'est où, l'Argentine? En Asie? En Australie? En Afrique? 

«J'ai fait mon temps comme élu, je me fatigue moi-même»: c'est le Conseiller d'Etat vert genevois Antonio Hodgers qui le dit en annonçant sa démission du gouvernement, deux ans avant la fin de son mandat (son troisième, auquel il avait pu prétendre en obtenant une dérogation de son parti qui les limite à deux) mais douze ans après son élection (soit l'équivalent de trois anciens mandats de quatre ans): la «décision personnelle» d'un homme en bonne santé mais qui ne veut pas «faire le tour de carrousel de trop», et pense qu'il a «accompli l'essentiel de (son )programme politique». Antonio Hodgers explique qu'il s'était représenté pour un troisième mandat pour faire aboutir des projets auquel il tenait, et qui sont en effet prêts à  être votés (ou pas) : le plan climat, la loi sur l'énergie, la loi sur l'eau la cartographie des polluants: «j'ai fait ce que je pouvais faire. C'est ridicule, l'idée qu'on va sauver le monde, comme s'il n'y avait que moi qui pouvait porter ce projet». Il  ajoute qu'il n'a plus d'ambitions politiques électorales mais encore des volontés militantes: «ma passion pour la politique, pour les affaires de la cité, est intacte»), n'a aucun désir de devenir «un oisif rentier à presque 50 ans», et ne pense pas «être indispensable»: «j'aurais pu rester pour rester, mais ce n'est pas très respectueux des citoyens». On salue celui qui remercie Genève de l'avoir accueilli avec sa mère lorsqu'ils fuyaient l'Argentine une dictature qui avait tué son père, et d'avoir permis «à un réfugié argentin de devenir président du Conseil d'Etat». Les Verts, sans doute, sont moins reconnaissants d'être confrontés à une élection partielle, pour un siège. Pourtant, dans le dernière occurrence du genre, après la démission de Pierre Maudet, ils en avaient gagnée une, de partielle, avec Fabienne Fischer... et ils ne manquent pas de candidates et de candidats potentiel.le.s: Delphine Klopfenstein-Broggini, Nicolas Walder (qui a annoncé sa candidature), Maryam Yunus Ebener... Robert Francis Prevost... ah non, lui, il a trouvé un mandat à vie... A droite, on frétille aussi -mais en ordre dispersé : l'UDC veut entrer au Conseil d'Etat et son président Lionel Dugerdil, candidat à la can-didature, proclame que «nous lancerons une candidature dont il est quasi certain qu'elle sera maintenue au second tour». Au MCG, on envisage aussi de présenter quelqu'un et on rêve de Mauro Poggia ou de Philippe Morel (avant qu'il change une fois de plus de parti?). Au PLR, on n'exclut rien et au Centre, on annonce une «réflexion commune» avec les Verts libéraux et le PLR. L'élection partielle devrait avoir lieu fin septembre. Chouette, une élection ! ça faisait longtemps...

La nouvelle occupation de l'Uni-versité de Genève par des étu-diant.e.s solidaires de la Palestine a été levée. Sans problème, sans désordre, sans polémique. On se souvient alors de ce titre de la «une» du «Temps» du 1er juin de l'année dernière, très, très inquiet de la mobilisation étudiante et en-seignante en solidarité avec la Palestine: «Les unis romandes en proie à la tentation idéologique». Ouais, ça fait même des siècles (450 ans pour celle de Genève) qu'elles sont «en proie à la tentation idéologique». Plus qu'à la tenta-tion, même: elles ont toutes été créées pour promouvoir une idéo-logie (religieuse)... ça serait bien d'avoir un peu de mémoire historique, quand même...

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