Brèves de comptoir

 On avait pris l'habitude d'entendre à chaque séance plénière du Conseil municipal notre collègue PLR Calimero se plaindre de n'être pas compris, pas entendu, pas suivi par la majorité de gauche. C'était devenu comme un rite, un passage obligé. La gauche a perdu sa majorité (de peu, mais enfin elle l'a perdu), la droite croit qu'elle a retrouvé la sienne, mais Calimero se plaint toujours. Dans la «Tribune de Genève» de vendredi, cette fois. Sur le ton de la déploration : «A quoi bon débattre quand les décisions sont prises ailleurs, en amont, dans les couloirs ou les groupes politiques verrouillés ?». Il a oublié les bistrots. Mais quand il parle de groupes politiques «verrouillés», il parle aussi du sien (il est président du PLR d la Ville, Calimero) ? Parce que nous, on ne s'est jamais senti «verrouillé» dans notre groupe. Bon, bref, il souffre Calimero. Il souffre, mais il proclame fièrement qu'il reste dans l'enfer du Conseil municipal où il souffre tant. Serait pas un petit peu maso, le piaf ?

Le procureur et ancien député d'Ensemble à Gauche Pierre Bayenet a annoncé sa candidature au poste de Procureur général de la République de Genève, pour une élection qui aura lieu dans un an. Il espère pouvoir «rallier tout ceux qui souhaitent une alternative à la politique pénale répressive d'Olivier Jornot» (l'actuel Procureur général) contre lequel il avait déjà été candidat en 2014, lorsque Jornot était candidat pour la première fois. Jornot avait alors été élu, mais soutenu seulement par la gauche de la gauche et les syndicats, et nous, Bayenet avait obtenu plus du tiers des suffrages. Cette fois, si la gauche ne se prend pas les pieds dans les plans de carrière de ses magistrats, il aura des chances d'être élu contre Jornot (s'il se représente). En tout cas, on lui redonnera notre soutien.

En triant nos archives, on retrouve ce titre de la «Tribune de Genève» du 24 septembre de l'année dernière, après une double claque prise par la droite en votation populaire (sur l'allège-ment de l'imposition des entrepre-neurs et le raccourcissement de la for-mation des enseignants): «Défaite en votation, la droite est prête à mettre de l'eau dans son vin» assurait le président du PLR, comme si allonger une piquette avec de la flotte allait la rendre meilleure. Donc, à l'automne 2024, la droite promettait de modérer ses ardeurs. Mais alors qu'il y a deux semaines, elle se prenait une nouvelle baffe sur l'impôt municipal, la voilà qui remet le couvert au Grand Conseil pour resservir une pitance à propos de laquelle elle s'est déjà fait mandaler plusieurs fois: l'ou-verture dominicale des commerces. Et elle a fait passer un projet contre lequel les syndicats et la gauche lanceront un référendum. Qui provoquera une votation populaire. Qu'on (re)fera tout pour (re)gagner. En se demandant quand même à quoi ça sert d'interdire les baffes à l'école si c'est pour devoir sans cesse en donner dans les urnes.

Selon le registre fédéral des resquilleurs dans les transports publics, qui comptait plus d'un million de personnes fin 2024, soit 10% de plus qu'à fin 2023 (et encore : seuls les resquilleurs qui se sont fait pincer sont fichés), plus d'un tiers (35%)  d'entre eux ont moins de 25 ans, et beaucoup d'entre eux sont des récidivistes. Bref, la relève est là, et on jubile... Parce que la resquille est un sport de combat qui a besoin de jeunes adeptes, et pas seulement de vieux croûtons dans notre genre.

Comme Le Monde, le Guardian, le New York Times, Bastamag, Mediapart, Amnesty International et Public Eye, «Le Courrier» a décidé de quitter X (ex-Twitter), par refus de cautionner les contenus de la plate-forme d'Elon Musk. Mais en même temps, «Le Courrier» se demande s'il ne doit pas quitter aussi Facebook et Instagram, puisqu'on y vérifie de moins en moins  la véracité des informations et se dit que quitter X, c'est bien, mais pour aller où, si on veut continuer à être présents sur les rézosocios ? «Le Courrier» a rejoint Bluesky, nous, on a rejoint Mastouille mais surtout, on va retrouver avec plaisir un rézosocial qu'on fréquentait moins ces dernières années : les bistrots, les vrais, pas les abreuvoirs à bobos. Un retour aux sources, quoi...


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