Brèves de comptoir
Y'en a point comme nous: le franc suisse grimpe dans le cours des chan-ges comme un Orang-outang à son arbre. C'est notre fierté, notre franc Alors, faut le sauver. Pas seulement comme une monnaie refuge, mais comme une monnaie utilisable en Suisse partout et toujours, en espèces sonnantes et trébuchantes, ou frois-sables. En pièces ou en billets. Une initiative populaire a été lancée pour ça, a abouti, et a provoqué le vote par le Conseil national, sur proposition du Conseil fédéral, d'un contre-projet inscrivant le franc dans la constitution fédérale (faute sans doute de pouvoir l'inscrire dans la charte de l'ONU). L'argent liquide est une sécurité face aux risques de pannes informatiques et de fraudes en ligne, une alternative face aux frais de commission liés aux cartes de crédit et de débit. Mais c'est aussi le moyen du blanchiment d'argent sale. Finalement, le contre-projet et l'initiative vont constitu-tionnaliser le franc suisse, mais le contre-projet va parler de «cash» et pas d'argent liquide. C'est quoi, précisément, le «cash» en franc? un chèque, c'est du cash ? Et une monnaie numérique d'Etat ? Et de la fausse monnaie? Et pouvoir payer en cash en Euro, ça sera garanti ? (on peut de plus en plus le faire à Genève, mais à un taux de change souvent désavantageux)? ben non, puisque c'est pas en franc suisse que ce serait garanti. On va certainement bien s'amuser pen-dant le débat sur l'initiative, si elle n'est pas retirée, à répondre à ces questions existentielles. Et à celle-là : le plus simple, c'est pas toujours de pas payer du tout?
Et oualà, on sait combien devrait, a minima, coûter la réalisation à Genève du projet de patinoire, de centre commercial, de parking (et on en passe) du «Trèfle Blanc» : presque 400 millions (293 millions de plus que les 157 millions initialement annon-cés). La faute à l'inflation et à l'in-tégration au projet des aménagements extérieurs). Ces presque 400 millions, c'est le montant du crédit d'investis-sement que le Conseil d'Etat va soumettre au Grand Conseil et qui pourrait, si le Grand Conseil l'accepte, être soumis au peuple après un référendum. Le Conseil d'Etat espère que le Grand Conseil votera ce crédit à l'automne, qu'il l'acceptera, que les travaux commenceront en janvier 2026 et que la patinoire ouvrira en 2030. Il se berce sans doute d'illusion, le Conseil d'Etat. Parce que même si le Grand Conseil vote le crédit, ça ouvrira un délai référendaire. Et que si un référendum est lancé et aboutit, il faudra organiser un vote. Et qu'on se retrouvera forcément dans le courant 2030 (et pas en janvier) avec une votation pouvant aboutir à un refus. Du coup, nous voilà assaillis de souvenirs : ceux du Stade de Genève, à la Praille et de la Cité de la Musique, aux Nations. Deux plantées dans les urnes municipales (la première, à propos d'un prêt de la Ville à la fondation du Stade, mais dont le refus par le peuple mumnicipal n'a pas empêché la construction du machin). Cette fois ce seraient les urnes cantonales qui seraient ouvertes. Avec un foultitudes de bonnes question à poser: est-ce légitime de consacrer autant de pognon à soutenir un sport d'élite ? Et quel sens ça a, un projet de patinoire (et annexes) de ce calibre en temps de lutte contre le réchauffement clima-tique? En plus, nous annonce le président du Conseil d'Etat, Thierry Apothéloz, «la patinoire recevra le nom de l'entreprise qui la parrai-nera». Chouette, une patinoire Tesla. Ou Temu. Ou UBS. Ou DeepSeek.
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