Fonds de tiroir

 L'affaire de la fraude électorale à Vernier n'a pas seulement remis en cause les résultats des élections muni-cipales, elle a aussi confirmé la néces-sité d'une presse locale vivante, disposant de journalistes capables de passer des semaines à faire des enquêtes poussées, de remonter dans le passé pour confirmer ou illustrer le présent, de nourrir le débat politique et même judiciaire: bref, les tripatouilleurs électoraux verniolans ont confirmé que Genève avait besoin de sa «Tribune». Et que comme elle le dit elle-même «ce cas de figure démontre l'importance de l'enquête journalistique et la nécessité d'avoir à Genève des médias forts».  Sauf que l'éditeur de la «Tribune» s'en fout certainement : ce qui l'intéresse, c'est pas l'information, moins encore la défense de processus démocratiques crédibles, c'est le pognon qu'il peut tirer de la pub. Et on ne voit pas quel genre de pub pour vendre quoi Tamedia pourrait bien tirer du travail remarquable des journalistes de la «Julie». En tout cas, c'est pas LJS qui va dépenser grand'chose pour sa propre pub dans les pages d'un canard qui a fait de sa section verniolane le portrait d'une version genevoise d'un comité électorat corse des années soixante...

La Grande Genève, contrairement à ce que de très mauvais esprit su-surrent, c'est pas que du brassage d'air, c'est aussi une réalité bien solide. Bien lourde. Qui passe aussi allègrement la frontière que les travailleurs fronta-liers dans un sens et les consom-mateurs genevois dans l'autre: en 2020, pour construire 2455 logements, Genève a produit quatre millions de tonnes de déchets d'excavation. Et en a refourgué deux millions et demi de tonnes en France (en Haute-Savoie, dans l'Ain, en Savoir et en Isère). Et sur ces deux millions et demi de tonnes, 700'000 à 900'000 tonnes ont quitté Genève pour aller on ne sait pas où. C'est 25'000 camions remplis du sol sacré de la patrie genevoise (de la terre et des cailloux, quoi) qui l'ont quittée sans arriver à la destination officiellement déclarée par les entrep-rises de construction. De l'émigration illégale, quoi. Et si ça s'est passé comme ça en 2020, on ne voit pas pas pourquoi ça aurait cessé les années suivante, jusqu'à aujourd'hui. Mais qui a protesté contre cette évaporation du terroir genevois, ce rognage de la patrie? personne... Mais il est encore temps pour un grand mouvement social de se lever (En méme temps, on crie: "E armé ! é armé !") : exigeons (en chantant en choeur le Cé què l'ainô) le retour dans nos frontières de notre terre et de nos cailloux : ils sont à nous, merde, quoi...

Selon les statistiques de l'Office fédéral de la statistique, la consommation d'alcool dépend non seulement de l'âge et du sexe, mais aussi du niveau de formation. En résumé, mieux on est formé, plus on boit. Dans la population adulte issue du degré de formation tertiaire (Universités, hau-tes écoles) 57,1% des personnes picolent au moins une fois et jusqu'à six fois par semaine, ce que ne font que 26 % des personnes n'ayant suivi que la scolarité obligatoire, et 43,6% de celles qui ont une formation secondaire. A contrario, moins de 10 % des diplômés des hautes écoles sont abstinents, alors que plus de 37,3% des sans autre for-mation que l'école obligatoire le sont. Ce qui ouvre de nouvelles perspec-tives à la révolution : la bourgeoisie, on l'aura en l'attaquant au foie.

C'est nouveau, ça vient de sortir : Pierre Maudet aurait bénéficié de donateurs sous pseudos pour le finan-cement de lors sa campagne électorale pour le Conseil d'Etat, en 2023. Parmi les noms donnés par ces do-nateurs désireux de rester anonymes alors que la loi genevoise l'interdit, on trouve ceux de James Fazy, Adrien Lachenal, Robert Céard, Antoine Carteret -des pontes historiques du radicalisme genevois. En revanche, pas trace de Léon Nicole, Jean Vincent ou Lucien Tronchet. Zont bien choisi leur camp et leur filiation politique, les donateurs...



Commentaires

Articles les plus consultés