Fonds de tiroir

 C'est fait, l'élection du Conseil muni-cipal de Vernier a été annulée, et les Verniolan.e.s devront rebourrer les urnes (on a cherché une contrepèteries, on ne l'a pas vraiment trouvée,  et ça nous ferait chier de devoir recourir à l'«intelligence artificielle»...), sans doute en novembre. C'est, sauf erreur, la première fois qu'un scrutin entier est annulé à Genève depuis la révolution de 1848. La décision a été prise par la Chambre constitutionnelle de la Cour de Justice), contre l'avis de la Chancellerie d'Etat, que visible-ment ça emmerdait beaucoup de devoir organiser une nouvelle élection et qui demandait qu'on attende une deuxième expertise graphologique avant de décider d'accepter les deux recours, l'un du PS et l'autre du Centre, qui ont donc été acceptés par la Chambre, qui écrit qu’étant donné que «neuf personnes ont rempli 278 bulletins», «une telle fraude ne permet pas de retenir que le résultat […] reflète la volonté fidèle et sûre des électrices et des électeurs de la commune et elle a pu avoir une influence sur l’issue du scrutin». Quant à la méthode de la fraude, la Chambre en retient deux :  «Soit des cartes de vote signées au préalable ont été remises à des tiers, qui ont ensuite rempli les bulletins correspondants, soit ceux qui ont rempli les bulletins ont pris possession sans droit du matériel de vote de tiers». Le Conseil administratif, dont l’élection a été validée, a dit son agacement face aux atermoiements de la Chancellerie. La Justice pénale va devoir aussi, peut-être, se prononcer, puisque des plaintes ont été déposées. La fraude aurait surtout favorisé le parti de Pierre Maudet, «liberté et justice sociale», qui avait réalisé un résultat canon. Mais faut se méfier des canons : des fois, ils vous explosent à la gueule.

Depuis 2014, la Confédération Syndicale publie un indice des droits des travailleur, fondé sur l'analyse des lois de 151 pays et de 97 indicateurs dérivés des conventions et de la jurisprudence de l'Organisation inter-nationale du Travail. Et l'indice 2025 signale que ces droits régressent partout, que l'Europe et les Amériques enregistrent leurs pires scores depuis le lancement de l'indice et que seuls sept pays sur 151 atteignent la note maxi-male (celle des droits les mieux garantis) qu'atteignaient 18 pays il y a dix ans,  quand 51 pays stagnent à la note minimale. Assassinats de syndicalistes, violations des droits de grèves, restrictions d'accès à la justice se multiplient. Ailleurs, pour l'instant. Ici, on n'attaque que le salaire minimum et le repos domi-nical. Pour l'instant.

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