Brèves de comptoir
Le Conseil d'Etat genevois a présenté le 2 juillet sa demande de crédit au Grand Conseil pour la construction de la nouvelle patinoire du Trèfle Blanc, à Lancy: 275,5 millions de francs (le double du crédit initialement envi-sagé) dont 230 millions pour deux surfaces de glace (une pour le Servette Hockey Club et l'autre pour le public et les écoles de sport) pouvant accueil-lir 8500 spectateurs, et 99 millions pour un parking de presque 1000 places pour voitures et motos -mais cette somme ne fait pas l'objet d'une demande de crédit, puisqu'elle est à la charge de la Fondation des Parkings, qui la trouvera essentiellement par un emprunt garanti par l'Etat. Le Conseil d'Etat espère pouvoir réaliser ce projet avant 2031. Il assure qu'il s'agit d'une infrastructure «écologique-ment exemplaire». Ouais, mais de quoi une patinoire forcément arti-ficielle, et donc goinfre en énergie, et qui plus est doublée d'un parking, peut-elle être «exemplaire» en temps de réchauffement climatique? En cas de référendum (qui ne pourra porter que sur le crédit soumis au Grand Conseil, mais entraînera, s'il est victorieux, le refus de tout le projet, parking compris), «nous ferons campagne de la façon la plus engagée possible», assure Thierry Apothéloz, ministre cantonal des sports -entre autres. On s'en réjouit déjà. Comme on se réjouit déjà d'avoir appris que la patinoire portera le nom d'un donateur, et pas celui du lieu. Quel nom, alors? Wilsdorf? UBS? Tesla? Lockeed Martin ? «F-35 Arena», ça sonne bien, non ?
Il s'appelle Renaud de Planta. Un nom qui sonne bien son oligarchie. Il fut «associé senior» de la banque Pictet. Et il vient de foutre le camp de Genève pour s’établir en Italie. Pas pour le climat ou la culture, ni même pour Meloni, seulement pour payer moins d'impôts grâce à un forfait fiscal dont il peut bénéficier en Italie en tant qu'étranger alors qu'il ne peut pas en bénéficier en Suisse puisqu'il est Suisse... Mais son exil fiscal choque même au sein de la banque, où il continuait de siéger au Conseil d' administration (et au Conseil de ban-que de la BNS, tant qu'à faire): d'an-ciens associés de la banque «attachés aux valeurs et à l'ancrage local de la banque Pictet» désapprouvent. Et considèrent que ça fait mal à l'image de Genève, de sa place financière et de la Suisse. Surtout que Renaud de la Planta est l'initiateur d'un machin, la «Fondation pour l'attractivité de Genève», fondée pour défendre «une Genève attractive de renommée mondiale en travaillant sur trois piliers: qualité de vie et éducation, infrastructures et durabilité et fiscalité». Son départ donne la juste mesure de ce genre de discours: microscopique, comparée à celle, macroscopique, de l'intérêt personnel qu'il y a à changer de pays quand celui où on va s'établir offre un forfait fiscal avantageux. Dès lors, quand vous entendrez un banquier privé vous faire le coup de l'éthique, de la responsabilité, de l'engagement pour la Genève internationale, ou quand les syndicats patronaux ou le PLR, excusent de Planta en invoquant la lourdeur supposée de l'imposition de la fortune ou des revenus à Genève et en affirmant, comme le président du PLR genevois, que «la concurrence fiscale nest pas amorale», vous êtes autorisé à ricaner. Et à vous préparer à la campagne en faveur de l'initiative populaire de la Jeunesse Socialiste pour un renforce-ment de l'imposition des successions...
Le climat économique mondial va peser sur la croissance dans le canton de Genève, a annoncé l'Office cantonal de la statistique, la faute notramment aux droits de douane. Le Groupe de perspectives économiques prévoit tout de même une hausse du produit intérieur brut de 1,1 % dans le canton en 2025 et 2026, une inflation de 0,3% en 2025 et de 0,5 % en 2026, et un taux de chômage de 4,8 % en 2025 et de 5,1% en 2026. A part ça, vos vacances, ça s'est bien passé ?
Fin mars, on dénombrait 115'000 frontaliers étrangers actifs dans le canton de Genève, soit 1 % de plus qu'au trimestre précédent. Consolez vos copains MCG: d'accord, y'a de plus en plus de frontaliers à Genève mais tant qu'il y en a des frontaliers, et de plus en plus, le MCG n'a pas à se creuser la caboche pour se bricoler un programme politique.
Commentaires
Enregistrer un commentaire