Brèves de comptoir
Faut pas croire que l'UDC n'a qu'une corde à son arbalète, l'immigration. A Genève, elle a une autre, de corde : la traversée de la rade. C'est même plus une corde, c'est un câble. Le 26 juin, elle a donc déposé une initiative popu-laire en faveur d'une traversée de la rade, avec un peu plus de 6000 signa-tures. L'initiative demande une tra-versée sous-lacustre entre la route des Nations et la route de Malagnou. Sur le territoire de la Ville, donc. Parce que si en plus d'emmerder les écolos, on peut emmerder la Ville, on va pas s'en priver. Bon, on prend les paris : la traversée de la rade y restera, en rade.
Lors de sa première séance de la nouvelle
«législature», début juin, le Conseil municipal de la Ville de
Genève a voté (ce fut même sa toute première décision...) une
augmentation de 25 % des jetons de présence de ses membres, qui
passeraient de 110 à 137,50 francs de l'heure de commission
(soit plus que ce que touchent les députés au Grand Conseil
-qui, il est vrai, se réunissent plus souvent). Pour être plus
clair, disons que les Conseillères municipales et les
Conseillers municipaux de la Ville de Genève se sont voté à
eux-mêmes cette augmentation de leur rémunération (sauf les
élues et élus du Centre et des Verts libéraux, qui s'y sont
opposés), au motif ou au prétexte que leur charge de travail
aurait augmenté (ce dont on avoue ne pas s'être aperçu en seize
ans de mandat au Conseil municipal...), et que cette
rémunération n'a pas été augmentée depuis 2011 et a donc été
grignotée par l'inflation (suf qu'il n'y a pas eu 25 %
d'inflation en quatorze ans...). Ce vote est intervenu en
troisième débat, le deuxième ayant eu lieu lors de la dernière
séance de l'ancienne «législature»: une majorité des membre du
Conseil municipal en fin de mandat avait déjà accepté cette
proposition (on n'était pas de cette majorité...). Un référendum
a été lancé contre cette décision d'auto-augmentation, qui
correspond à une dépense d'un demi-million pour la Ville.
Soutenu par deux partis n'ayant pas obtenu le quorum lors des
élections de ce printemps, Libertés & Justice sociale, et
«Peuple d'abord», le référendum semble voir abouti puisque plus
de 3500 signatures ont été récoltées (il en faut moins de 2500
valides). Le peuple de la Ville votera donc vraisemblablement
sur la décision du Conseil municipal d'augmenter la rémunération
de ses membres. Disons d'emblée qu'on votera «non», parce que
cette décision nous paraît matériellement in-justifiée, et
symboliquement désastreuse. Et qu'on se demande comment celles
et ceux qui l'ont prise arriveront à la justifier si d'aventure
le budget municipal devait s'avérer déficitaire et couper dans
les dépenses sociales, culturelles ou environnementales.
Cela posé, le système de rémunération des élus au Conseil municipal de la Ville mérite d'être revu. D'abord, parce qu'il est un subventionnement public aux partis politiques qui ne dit pas son nom et consiste à faire prélever par la Ville elle-même une part des jetons de présence versés aux membres du Conseil municipal pour l'attribuer directement à leurs groupes respectifs. Ensuite parce qu'il n'est pas défendable de rémunérer les membres du Conseil municipal à un niveau horaire de plus du double de la moyenne ou de la médiane du traitement du personnel de la Ville. Et qu'à contrario, il serait parfaitement défendable de décider que la rémunération horaire des élus soit fixée à la médiane de l'échelle des traitements de la fonction publique municipale.
Juste avant de quitter le parlement municipal de la capitale mondiale du monde mondial, on y a déposé une proposition vidant à «ne plus confondre jetons de présence et subvention aux partis». Rémunérer les élues et les élus pour le travail qu'ils et elles font est parfaitement légitime. Subventionner les partis politiques et les groupes parlementaires pour leur rôle dans la vie démocratique, est tout aussi légitime. Mais les deux démarches ne doivent pas se confondre. La solution proposée aurait pour conséquence qu'en même temps que seront versés aux membres du Conseil municipal leurs jetons de présence, serait versée à leur groupe une contribution équivalant à la moitié des jetons de présence versés à l'ensemble des membres du groupe, le principe étant de dissocier les jetons de présence accordés aux élus d'une contribution aux groupes et partis. Les groupes et partis pourraient continuer à prélever eux-mêmes une contribution sur les jetons de présence de leurs élus , mais la Ville n'a pas à le faire à leur place. Par ailleurs, la proposition faite ne change rien à la compétence du Conseil municipal de fixer lui-même la rémunération et les indemnités de ses membres. Elle permettrait d'ailleurs de les réduire... Inutile de dire (mais on le dit quand même), que cette proposition a été refusée par le même Conseil municipal qui s'est accordé une augmentation de sa propre rémunération...
Cela posé, le système de rémunération des élus au Conseil municipal de la Ville mérite d'être revu. D'abord, parce qu'il est un subventionnement public aux partis politiques qui ne dit pas son nom et consiste à faire prélever par la Ville elle-même une part des jetons de présence versés aux membres du Conseil municipal pour l'attribuer directement à leurs groupes respectifs. Ensuite parce qu'il n'est pas défendable de rémunérer les membres du Conseil municipal à un niveau horaire de plus du double de la moyenne ou de la médiane du traitement du personnel de la Ville. Et qu'à contrario, il serait parfaitement défendable de décider que la rémunération horaire des élus soit fixée à la médiane de l'échelle des traitements de la fonction publique municipale.
Juste avant de quitter le parlement municipal de la capitale mondiale du monde mondial, on y a déposé une proposition vidant à «ne plus confondre jetons de présence et subvention aux partis». Rémunérer les élues et les élus pour le travail qu'ils et elles font est parfaitement légitime. Subventionner les partis politiques et les groupes parlementaires pour leur rôle dans la vie démocratique, est tout aussi légitime. Mais les deux démarches ne doivent pas se confondre. La solution proposée aurait pour conséquence qu'en même temps que seront versés aux membres du Conseil municipal leurs jetons de présence, serait versée à leur groupe une contribution équivalant à la moitié des jetons de présence versés à l'ensemble des membres du groupe, le principe étant de dissocier les jetons de présence accordés aux élus d'une contribution aux groupes et partis. Les groupes et partis pourraient continuer à prélever eux-mêmes une contribution sur les jetons de présence de leurs élus , mais la Ville n'a pas à le faire à leur place. Par ailleurs, la proposition faite ne change rien à la compétence du Conseil municipal de fixer lui-même la rémunération et les indemnités de ses membres. Elle permettrait d'ailleurs de les réduire... Inutile de dire (mais on le dit quand même), que cette proposition a été refusée par le même Conseil municipal qui s'est accordé une augmentation de sa propre rémunération...
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