Brèves de comptoir
Si vous avez du temps à perdre le 1er août prochain, n'oubliez pas d'écouter les discours des fêtes patriotiques et d'y recenser les références au fédéralisme dont les orateurs les farciront (un must du genre). Que la Confédération suisse ne soit plus une Confédération mais une fédération, on s'en fout. Qu'elle ne soit plus une fédération que quand ça arrange ceux qui la contrôlent, c'est là qu'est le problème. Ceux qui vont tartiner leurs discours de révérence au fédéralisme sont ainsi les premiers à le piétiner quand il les empêche de faire ce qu'ils veulent. Par exemple, sous-payer le petit personnel du nettoyage, de l'hôtellerie et de la restauration, de la coiffure (et on en passe). Et quand des cantons introduisent un salaire minimum légal, nos grands fédéralistes sortent l'artillerie lourde au parle-ment: les salaires minimums cantonaux doivent s'écraser devant les conventions collectives qui prévoient des salaires plus bas. Et au passage, on s’assoit aussi sur la démocratie directe, quand ces salaires minimums ont été institués par le peuple des cantons, comme dans le Jura, à Neuchâtel ou à Genève. Ou pourraient l'être comme à Fribourg, dans le Valais ou dans le canton de Vaud. 25 cantons sur 26 ont dénoncé cette atteinte à leur droit de se doter d'un salaire minimum canto-nal, pour lutter contre le dumping salarial et la pauvreté laborieuse ? la droite fédérale et le patronat s'en foutent. La plupart de ces cantons sont gouvernés pourtant par la droite, et ne veulent pas pour eux d'un salaire minimum? la droite fédérale s'en fout. Le conseil fédéral lui-même, à majorité de droite lui aussi, ne voulait pas de la motion anti-salaire minimum ? la majorité de droite du Conseil national s'en fout. Elle pourrait bien avoir tort: y'a un référendums qui mijote doucement...
L'Office fédéral de la statistique vient de
publier les derniers chiffres des pratiques religieuses en
Suisse. Et com-me dirait l'autre, c'est «globalement positif»:
les personnes sans religion forment désormais le premier
groupe religieux (oui, d'accord, c'est parado-xal) avec 36% de
la population. La nuance, c'est que les jeunes de 15 à 24 ans
sont plus religieux que les plus âgés (c'est normal, ils ont
pas encore tout à fait terminé leur développement
intellectuel): ils sont 49,1% à pratiquer la prière (la prière
à qui ?), alors que dans toutes les autres classes d'âge,
cette pratique régresse. Et 57 % des 15-24 ans croient, ou
veulent croire, en une vie après la mort. Quant à la
répartition des religions, le fort recul du catholicisme
romain et du pro-testantisme traditionnel n'est pas compensé
par l'augmentation du nombre des musulmans et des chré-tiens
évangéliques et orthodoxes). Et 46 % des musulmans, 29,6% des
catholiques, 20,2% des autres chrétiens n'ont pris part à
aucun service religieux de toute l'année. Bon, tout ça va dans
le bon sens de la débondieucisation, mais quand même, quel
temps elle prend, nom de Dieu !
Election partielle pour la succession d'Antonio Hodgers au Conseil d'Etat, les règlements de compte commencent à droite: dans la «Tribune de Genève», un PLR (Bryan Lo Giudice) qui soutient le candidat de l'UDC, Lionel Dugerdil), attaque le Centre, accusé de «cracher dans la main qui l'a nourri politiquement» (la droite, donc) et de «planter un poignard dans le dos» de ceux qui ont soutenu la centriste Carine Bachmann au Con-seil d'Etat il y a deux ans. Tout ça parce que le Centre présente la can-didature de Xavier Magnin au lieu de soutenir celle de Lionel Dugerdil. Et le PLR de service de proclamer: «nous devons cesser de bâtir des stratégies avec des girouettes». Ouais, mais des girouettes capables de cracher dans la main de la droite tout en lui plantant un poignard dans le dos, ça se trouve pas sous les sabots d'un âne PLR.
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