Fonds de tiroir

 a guerre à Gaza a, à la mi-juillet, poussé le directeur du cinéma Bio, à Carouge, à considérer «peu opportun» d'y programmer le Festival interna-tional du film des cultures juives. Il ne l'a pas déprogrammé, il s'est demandé s'il fallait le programmer. Nuance passée largement sous la capacité de discernement de la Cicad, qui, après avoir rendu publique les doutes d'Alfio di Guardo, y a vu (ou fait mine d'y voir) de l'antisémitisme et envisagé de porter plainte. Or Alfio di Guardo est tout sauf antimémite (au sens de judéophobe), comme l'a reconnu la directrice du Festival, Irma Danon. Et s'il a douté de l'opportu-nité de programmer le festival, c'est parce qu'il considère que «le com-portement des dirigeants d'Israël jette un voile noir sur toutes les  vertus de la culture juive», ce qui après tout est reconnaître ces vertus. La culture juive dépasse d'aussi loin les actes du gouvernement Netanyahou que la culture chrétienne la culture et les actes des politiciens d'extrême-droite qui s'en réclament. Même quand elle a une base religieuse, une culture ne s'y réduit pas. Et on peut être héritier ou héritière de cette culture sans être fidèle de cette religion. On peut être athée et de culture juive, ou chrétienne, ou musulmane. On peut être athée et célébrer Noël, ou Kippour, ou la rupture du jeûne du Ramadan. Mais c'est sans doute difficile à expliquer aux amalgameurs du judaïsme, du sionisme, de l'Etat d'Israël et du massacre de Gaza. Comme il est sans doute difficile d'expliquer aux amalgameurs de la condamnation des actes du gou-vernement d'Israël à de l'antisé-mitisme qu'il y des «juifs» de culture ou de religion qui condamnent ces actes. Et que les milieux culturels israéliens sont un bastion de l'opposition au gouvernement.  Un amalgame n'en efface pas un autre -il ne fait que s'y ajouter. Comme une connerie à une autre. Comme une barbarie à une autre, celle du Hamas à celle de Netanyahou et de ses supplétifs d'extrême-droite. 

Des résidentes du Foyer pour réfugiées de la Seymaz, à Thônex, ont été, avec leurs enfants, interdites de piscine municipale, en pleine canicule, parce qu'elles portaient des shorts couvrants ou des manches longues. C'est qu'à Thônex, contrairement à Genève ou Vernier, on ne peut pas choisir sa tenue de bain pour aller à la piscine. Et que ce sont les femmes qui, évi-demment, sont les premières visées. Sufrtout quand elles sont aussi étrangères et musulmanes. La connerie aussi peut être intersectionnelle, à la fois xénophobe, misogyne, islamopho-be. Mais toujours discriminatoire (les règlement de certaines piscines genevoises distinguent toujours ce qui est accepté pour les hommes de ce qui est prescrit aux femmes : c'est ce qu'en Ville de Genève, on a réussi à abolir pour se contenter de prescrire, logiquement, qu'il faut porter une tenue de bain pour se baigner...). Les résidentes du foyer de Thônex refusées dans la piscine municipale, le collectif pour la grève féministe et des mili-tantes pour le droit d'asile et contre le racisme, ont lancé une pétition «pour des baignades inclusives à Thônex», et donc pour un changement du règlement des piscines. On signe sur https://act.campax.org./petitions/pour-des-baignades-inclusives-a-thonex

On sait pas pourquoi on est partis en vacances pour deux semaines alors que selon The Economist Intelligence Unit, sur 173 villes mondiales analysées en fonction de plus de trente critères (comme  l’accès à la santé ou à la culture, l’environnement de vie, la stabilité économique, politique et géopoliti-que ou les infrastructures) pour déterminer lesquelles sont les plus agréables à vivre Et Genève obtient la cinquième place avec un indice de 96,8 sur 100, et même carrément 100 pour la santé et l'éducation. Y'en a point comme nous. Ou presque. Parce que Ze Economist Intelligence Unit a quand même commis une faute de goût : placer Zurich devant Genève (et derrière Copenhague et Vienne) au classement des villes les plus agréables à vivre, avec une avance de 0,3 point sur Genève à l'indice. Seule explication possible: l'incontestable bonne humeur permanente du Genevois moyen a eu, exceptionnellement, une panne. 


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