Brèves Troubles

I l y a un an, on nous annonçait que l'Association suisse pour la protection du climat étudiait la possibilité de lancer une initiative populaire pour instituer un moratoire sur les chats et les chiens, pour empêcher leurs populations respectives d'encore augmenter ces dix prochaines années. A la clef : des restrictions en matière d'importation et d'élevage. Ailleurs, on a déjà introduit des mesures de réduction de la population de chats domestiques : interdiction de les laisser vaquer tous seuls sans accompagne-ment humain, enregistrement obliga-toire et payant, collier... bref, traiter les chats comme des chiens. Mais quel rapport avec le climat, vous deman-derez-vous? La nourriture: sa pro-duction entraîne des émissions nocives. C'est vrai que les deux millions de chats et le demi-million de chiens qui vivent en Suisse, Ils bouffent. Beaucoup. Des croquettes, des pâtées. En plus, les chats, ils chassent. Selon des estimations, ils tueraient chaque année une trentaine de millions d'oiseaux et un demi-million de reptiles et d'amphibiens. Et un gros paquet de rongeurs. Et 2000 espèces diverses et variées. dont un sixième sont menacées. Et sur le plateau suisse, on compterait une cinquantaine (au moins) de chats au kilomètre carré. Oualà. Mais on n'a pas de nouvelles de l'initiative populaire qui était envisagée il y a un an. On sait pas si elle a été lancée, ou si elle va l'être. Bon, c'est pas que ça nous angoisse. Ni que ça angoisse les chats, d'ailleurs. On a interrogé ceux de notre voisinage, ils ont tous répondu (parce qu'ils nous répondent) qu'ils s'en foutent. 

2024 fut la première année placée sous le régime de la transparence du financement des campagnes poli-tiques en Suisse. Et l'analyse des chiffres fait apparaître quelques surprises. D'abord celle ci: la plupart des votations fédérales de 2024 (neuf sur douze) ont été gagnées par le camp qui a dépensé le moins -et donc perdues par celui qui a dépensé le plus, comme celui des partisans de l'initiative des Jeunes PLR pour le report de l'âge de la retraite, qui a dépensé onze fois plus que les adversaires de l'initiative -qui a été nettement refusée.  En 2024, pour les douze objets soumis aux scrutins fédéraux de l'année, les campagnes ont coûté plus de 44 millions, les plus onéreuses ayant été celles sur les autoroutes (24 novembre), la 13e rente (3 mars) et l'énergie (9 juin). L'acteur le plus dépensier a été Economie Suisse, qui a dépensé 6,9 millions dans tous les scrutins, dont 3 millions pour combattre la 13e rente AVS -qui n'en a pas moins été acceptée par le peuple, comme le lui recommandait l'Union Syndicale qui avait dépensé un quart de moins qu'Economie Suisse. L'association suisse des propriétaires fonciers a dépensé 3,4 millions pour défendre les deux révisions du droit du bail -que le peuple a cependant refusées, comme le lui recommandait l'Asloca, qui avait investi trois fois moins que les propriétaires dans la campagne. En ce qui concerne les partis politiques, c'est le PS qui a investi le plus dans les campagnes de votation  (2,6 millions au total, dont un million pour son initiative sur des primes-maladie à 10 % du revenu). Que l'argent ne fasse pas le bonheur des campagnes politiques, c'est moral, non ? Et en plus, ça nous laisse espérer gagner le 28 septembre la votation sur l'imposition de la valeur locative... pour laquelle les partisans (surtout alémaniques et de droite) du projet prévoient de dépenser vingt fois plus que les adversaires (surtout romands et de de gauche -nous, donc...).


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