Fonds de tiroir
Le 1er juin, à Berne, la finale de la Coupe de Suisse de foot voyait s'affronter le FC Bienne et le FC Bâle. Les cortèges de supporters de chacune des deux équipes, écrit «Le Matin Dimanche», «ont laissé derrière eux des rues jonchées de canettes, de bouteilles plastiques ou de tessons de verre», un supporter bâlois a été grièvement blessé et a perdu sa jambe. Avec des conséquences moins graves, des échauffourées, voire des affron-tements, se produisent régulièrement lors de matchs de foot, de toutes les ligues (y compris les plus modestes). Et on ne sait pas comment les empêcher, ni comment «éloigner les ultras violents des stades de foot» (à part, évidemment, jouer les matchs à huis-clos ou les annuler). Il y a bien une base de donnée qui recense les supporters violents (HOOGAN), où 918 d'entre eux sont recensés, dont 357 sont interdits de stade, mais de toute évidence, ça ne suffit pas -et une bonne partie des violences se déroulent d'ailleurs hors du stade, dans les rues, avant ou après les matchs. Il est proposé d'émettre des billets nomi-natifs en cas de matchs à risque, mais la «Swiss Football League» (en globish dans le texte, forcément) est contre, et les clubs aussi. Parce qu'elle et eux ne veulent pas éloigner le public des stades. C'est vrai que ça serait dom-mage, l'avant et après match, ça met de l'animation dans des quartiers pas forcément très animés quand il n'y a pas de matchs. C'est bien ça, le «vivre ensemble» promu par le sport, non ?
Lors d'une manifestation de soutien à la Palestine, samedi à Lausanne, un automobiliste suisse de 56 ans au volant d'une BMW décapotable immatriculée dans le canton de Vaud a foncé sur les manifestants (ils étaient entre 1500 et 3000, en train d'observer sur le pont Chauderon une minute de silence en hommage aux victimes civiles de Gaza), en doublant des voitures et des bus et en passant devant la police. Les manifestants ont eu le temps de s'écarter (il n'y a eu que deux blessés légers) et de tenter d'arrêter la voiture, avant que la police l'arrête à un barrage et l'emmène à l'Hôtel de police pour interrogatoire. Plus civilement que s'il avait eu une tête d'immigré roulant en scooter. Après deux nuits au violon, il a été entendu par un procureur et a expliqué qu'il avait été agacé par ce qu'il croyait être un blocage de militants climatiques. A l'issue de ces interrogatoires, le conducteur a été libéré après avoir prévenu de mise en danger de la vie d'autrui, mais pas de tentative d'homicide. Et le parquet a «exclu toute motivation politique ou idéo-logique» chez l'individu et estimé que son état de santé mentale pourrait avoir joué un rôle dans son comportement. Bref, on n'a pas affaire à un militant antipalestinien, mais à un con. Parce que c'est incompatible ?
Fin 2024, la radio publique suisse (RTS) a cessé d'émettre en FM pour ne plus émettre qu'en DAB+. Résultat: les radios de la RTS ont perdu des auditeurs, les radios régionales (qui peuvent continuer à émettre en FM) et les radios étrangères présentes sur la FM en ont gagné. Pour ce qui est des radios romandes, la Première a perdu 19,3% d'auditeurs, Espace2 48,6% et Couleur3 45,5%, pendant que les ré-gionales en gagnaient 13,4% et les françaises 15,9%. Globalement, les radios de la SSR ont perdu 6% de part de marché, 18% d'auditeurs en Alémanie, 23 % en Romandie et 27% en Suisse italophone. Les radios pri-vées romandes et alémaniques deman-dent un report de l'arrêt de la FM devant les frapper elles aussi à la fin 2026, et le Conseil national, hier, a soutenu cette demande. Et on aime-rait bien que les radios de la SSR recommencent à émettre sur la FM, mais de toute façon, on ne les écoute plus, depuis qu'on peut plus les choper sur notre poste à galène.
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