Vers le deuxième tour de l'élection partielle au Conseil d'Etat genevois

Le plus simple des choix

Le premier tour de l'élection partielle au Conseil d'Etat genevois a livré un verdict qui ne dit pas grand'chose de ce que sera le deuxième tour, dimanche 19 octobre. Le Vert Nicolas Walder arrive avec 32 573 votes. L’UDC Lionel Dugerdil arrive en deuxième position (27 031 voix), devant Xavier Magnin pour Le Centre (20 782 voix) et  Remy Pagani (7466 voix). A la gauche de la gauche, on a pris conscience de la nécessité que " l’électorat de la gauche resserre les rangs et se mobilise autour de la candidature Vert.e-PS lors du second tour. Il faudra faire barrage à une  alliance de la droite et l’extrême-droite".  Il n'y a en effet plus de "centre", et avec l'appel du candidat "centriste" à voter pour le candidat de l'extrême-droite, on est, plein pot, dans le plus simple des choix : le choix entre un Vert et un UDC. Ce sera l'un ou l'autre, et si on ne soutient pas l'un, on soutient l'autre, quelque palinodie qu'on invente pour fuir cette responsabilité. 

"C'est lorsqu'on est environné de tous les dangers qu'il n'en faut redouter aucun"

Le deuxième tour de l'élection partielle au gouvernement genevois est assez incertain.La seconde place acquise par le candidat de l’UDC Lionel Dugerdil, soutenu officiellement par le PLR dès avant le premier tour et par le MCG et le candidat "centriste" depuis hier,  place l'udéciste dans une position éligible alors même que l'initiative udéciste pour une immunité pénale accordée à la police a été balayée par le peuple, et que la droite qui soutient Dugerdil pour le 30 novembre avait combattu l'initiative de son parti. Mais on sait que si Genève vote à gauche, elle élit plutôt à droite. Et que si l'UDC est un parti plutôt marginal à Genève, soutenue par la droite traditionnelle, elle peut sortir de cette marge pour s'asseoir dans un fauteuil d'Exécutif. Quitte à défendre des positions et des projets que le reste de la droite combat.

En Ville, les deux candidats de gauche font mieux qu'au plan cantonal, avec une meilleure avance sur le candidat de l'UDC, et sont ensemble majoritaires dans plusieurs locaux de vote (Pâquis, St-Gervais, Cluse-Roseraie, Acacias, Mail-Jonction, Saint-Jean) mais sans qu'aucun des deux n'atteigne la majorité absolue alors qu'il s'agit de locaux de gauche, et que le taux global de participation, tout en restant médiocre (41,82 %), ne fut pas catastrophique, mais reste marqué par une profonde inégalité entre locaux de droite et de gauche (48,6 à Champel qui a voté Dugerdil, 37,6 % aux Acacias qui a voté Walder...). Malgré quoi, tout de même, le candidat de la gauche, a 5500 suffrages d'avance sur celui de la droite. 

Les élections sont des batailles -et comme toute bataille, les seules qu'on perd à coup sûr sont celles qu'on renonce à livrer. Comme disait le vieux Sun Tzu,  "C'est lorsqu'on est environné de tous les dangers qu'il n'en faut redouter aucun". Et être au prêt à parer à tous. Comme, par exemple, l'élection d'un udéciste au gouvernement du canton le moins udéciste de Suisse. Une élection qui ne peut être envisagée qu'à partir de l'hypothèse que toute la droite démocratique ("centre" compris) se dissout dans un petit calcul électoral médiocre pour le gain d'un demi-mandat parasitaire et d'un retour d'ascenseur en 2028...

Commentaires

Articles les plus consultés