Fonds de tiroir
Hier, à l'invitation du syndicat SIT, cinq femmes migrantes ont raconté leur histoire de victimes de vio-lences, de menaces, d'accidents, trai-tées par la justice et la police comme des coupables d'immigration illégale et menacées d'être expulsées dans leur pays d'origine alors que leurs agresseur étaient laissés libres. Victime d'une tentative de viol, l'une n'a pas osé porter plainte de peur d'être expulsée après que son agresseur l'ait dénoncée pour séjour séjour illégal. Et c'est elle qui fait l'objet d'une ordonnance de renvoi, son agresseur, lui, a été libéré. Une autre, victime de violences, est dénoncée par son agresseur comme immigrante illégale, a également été sommée de quitter la Suisse. Une autre encore, percutée par un cycliste alors qu'elle marchait sur une voie piétonne avec son fils et le bébé qu'elle gardait, s'est retrouvée au poste pendant des heures, et a fait elle aussi l'objet d'une ordonnance de renvoi avec son fils. Le cycliste, lui n'a eu qu'à laisser ses co-ordonnées. Le SIT exige que des mesures concrètes soient prises pour que les procédures administratives et les procédures relevant de la loi sur les étrangers soient dissociées, et que Genève et la Suisse respectent le droit inter-national : «Il est ainsi impératif et urgent que la Conseillère d’Etat, Madame Carole-Anne Kast et le Procureur Général, Monsieur Olivier Jornot, prennent des mesures concrètes pour que cesse immédiatement cette véritable violence d’Etat contre les plus vulnérables. Des mesures simples pourraient rapidement être mises en place, comme dissocier la procédure pénale et la procédure administrative relevant du droit des étrangers!» . Ce serait la moindre des choses, dans la capitale mondiale des droits humains, non ?
e Grand Conseil a accepté le 25 septembre le crédit d'investissement de plus de 275 millions de francs (presque le double de l'estimation initiale) pour réaliser le projet de nouvelle patinoire du Trèfle-Blanc (qui s'appellera autre-ment, si elle se fait, puisqu’elle portera le nom d'un sponsor...). A l'exception de «Liberté & Justice sociale» et des Verts, tous les partis ont unanime-ment voté pour ce machin de 8500 places plus un parking bagnoles de 928 places et motos de 244 places. Le crédit a été accepté par 79 voix contre six, moyennant neuf abstentions. On salue les six opposants. Le Conseil d'Etat assure que le machin est «éco-logiquement exemplaire». Ouais, mais de quoi une patinoire artificielle, et donc goinfre en énergie, peut-elle être «exemplaire» en temps de réchauf-fement climatique? En cas de réfé-rendum, «nous ferons campagne de la façon la plus engagée possible», assure Thierry Apothéloz, ministre cantonal des sports (entre autres). On s'en réjouit déjà. Comme on se réjouit déjà d'avoir appris que la patinoire portera le nom d'un donateur, et pas celui du lieu. Quel nom, alors ? Wilsdorf ? UBS ? Tesla ? Lockeed Martin ? «F-35 Arena», ça sonne bien, non ? Si y'en a qui sont prêts à lancer un référendum, on est prêts à les soutenir, à récolter des signatures, à appeler à signer et à voter... on dit ça, hein, c'est juste au cas où...
La Justice française a condamné jeudi dernier l'ancien président de la République Nicolas Sarkozy à 5 ans de prison ferme (le Parquet avait requis sept ans) pour avoir fait engager avec deux hommes-liges (également condamnés, Claude Géant et Brice Hortefeux) des négociations avec Mouammar Kadhafi pour qu'il finance la campagne électorale de Sarko à la présidentielle de 2007, en échange d'un soutien de la France à la fin de son exclusion de la «communauté internationale». Ces négociations sont constitutives du chef d'accusation d'association de malfai-teur retenu contre Sarkozy, qui jure de son innocence, forcément En revanche, les autres chefs d'accusation, dont celui de corruption n'ont pas été retenus. La condamnation étant assortie d'un mandat de dépôt différé avec exécution provisoire, Sarkozy n'est pas sorti de la salle entre deux gendarmes, mais devrait se retrouver d'ici trois semaines en taule, à La Santé (mais avec des conditions de détention un peu plus douces que la moyenne des détenus). Ce serait dommage qu'il ne fasse pas un chti séjour en taule, avant que d'en sortir avec un bracelet électronique. D'ailleurs, faire un chti séjour en prison devrait être une condition d'éligibilité à la présidence. Sarko ne serait que le troisième la remplir : Louis-Napoléon Bonaparte (pour une tentative foireuse de putsch), Charles de Gaulle et François Mitterrand (comme prisonniers de guerre)... Louis Napoléon et Miterrand s'en étaient évadés, De Gaulle avait essayé plusieurs fois. C'est vrai qu' ls étaient plus jeunes que Sarko... Et qu'ils n'étaient pas d'anciens, mais de futurs présidents de la République. Bon, qu'un potentat se retrouve au gnouf, on va pas en faire un drame, vu que les vieux anars considèrent qu'un gouvernement est toujours une association de malfaiteurs. Et que c'est quand même plutôt rigolo d'entendre des gens qui passent leur temps à hurler contre le laxisme de la justice hurler contre sa sévérité quand elle condamne des copains.
La seule représentante de la droite à l'Exécutif (Conseil administratif) de la Ville de Genève nous fait sa Hodgers : elle est la seule membre de cet exécutif à refuser le projet de budget 2026 de la Ville. Avec, entre autres, cet argument... disons surprenant : le budget de la Ville de Genève «est peut-être d'un montant sans équivalent dans le monde au regard de la taille de la population»... foutaise: le budget municipal genevois est même inférieur, en volume et à plus forte raison par habitant, à ceux de Lausanne et de Berne qui sont moins peuplées que Genève... va falloir trouver un autre argument (et elle en a...) pour se faire valoir...
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