Fonds de tiroir

 Le Conseil national a adopté le 24 septembre une proposition d'as-souplissement des règles horaires du télétravail. On parle bien des règles, hein, pas des travailleurs, parce que, elles et eux vont pas vraiment s'assouplir: on pourra les faire bosser cheu eux (ou ils pourront d'eux-mêmes en décider, c'est la beauté de l'aliénation laborieuse) de six heures du matin à onze heures du soir, même le week end. Et jusqu'à cinq heures par dimanche, six fois par an. Ce qui fait des journées de dix-sept heures. Encore mieux que quand on bossait douze heures par jour six jours par semaine, au XIXe siècle, mais qu'en principe on bossait pas le dimanche. Y'a pas à dire, on progresse: comme dit le PLR Pascal Broulis, «élargir les possibilités de télétravail répond à l'évolution de la société». Bon, ces nouvelles règles ne s'appliquerait qu'aux adultes. La majorité de droite a hésité à rétablir le travail des enfants ? étrange faiblesse...

Dimanche, à Genève, l'abrogation de l'imposition sur la valeur locative, imposée par une majorité alémanique à la majorité des Romand.e.s a été refusée dans tous les locaux de vote du canton, mais avec, tendanciellement, un refus plus fort dans les locaux de gauche que dans les locaux de droite et en Ville de Genève qu'au plan cantonal, alors qu'une partie de la droite la refusait aussi. Mais on ne sait pas trop quoi en déduire... L'intro-duction d'une identité électronique a été acceptée (à 55,2 %) par le canton, mais seulement à 52,7 % par la Ville, et cinq locaux de gauche l'ont refusée alors qu'elle a été largement acceptée dans les locaux de droite. On laisse les geeks nous expliquer que le populo, c'est rien que des ploucs réactionnaires. L'initiative pour le soutien aux déplacements piétons a été refusée par le canton (à 56,8 %), mais acceptée par la Ville (à 52,3 %). Là, c'est facile à comprendre : en Ville, la marche est le mode de déplacement le plus fréquent. Evidemment, quand on prend son SUV pour se déplacer de Vandoeuvres à Cologny, la marche à pied, on s'en fout. L’initiative en faveur des coopératives d'habitation acceptée au plan cantonal  à 60,4% est refusée dans les parcs à bourges de la rive gauche. Parce que les coopératives, c'est un truc de bolchos. Les deux "lois corsets" ont été refusées à 55 % et 53,7 % par le canton, 60,9 % et 59,9 % par la Ville : que l'ensemble du canton refuse signifie qu'une partie de l'électorat de droite a rejoint la gauche dans le refus et confirme que même quand le canton élit à droite, il vote à gauche. Enfin, on saluera le refus dans tous les locaux de vote de l'initiative de l'UDC pour l'immunité pénale des policiers: même là où on a voté pour le candidat UDC au Conseil d'Etat, on a voté contre l'initiative UDC qu'il soutenait. La schizophrénie, ça se soigne. Alors, n'oubliez pas d'élire à gauche le 19 octobre après avoir voté à gauche le 28 septembre...

On ironisait hier méchamment (vu qu'on a mauvais fond) sur la maré-cageuse prise de non-position du «Centre» pour le deuxième tour de l'élection partielle au Conseil d'Etat, qui voit s'affronter un UDC et un Vert, entre lesquels le Centre a refusé de choisir (tout en exprimant dans un communiqué alambiqué une préféren-ce marquée pour l'UDC). Et hier, les Verts libéraux ont fait le même non-choix. Ils ont eu raison de s'allier, les «centristes» et les verlibes : ils sont faits de la même frangipane. 

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