Brèves de comptoir

 On a voté pour beurre de cuisine, le 30 novembre, à G'nêêêêve : on a voté NON à la modification de la loi sur l'ouverture des magasins LHOM), contre laquelle les syndicats avaient lancé lancé et fait aboutir un référendum. La loi était donc en principe soumise au vote du peuple, et une case à cocher pour cela figurait sur le bulletin de vote. Sauf que le Conseil d'Etat a eu la riche idée d'annuler cette votation après que tous les bulletins de vote aient été envoyés aux citoyennes et yens. Prétexte du Conseil d'Etat: le Tribunal fédéral, le 7 octobre, a décidé que la disposition de la loi actuelle conditionnant l'autorisa-tion donnée aux magasins d'ouvrir le dimanche à l'existence d'une convention collective de travail était contraire au droit fédéral. Et que donc, le Grand Conseil genevois devait soit supprimer cette clause de la loi pour autoriser les ouvertures dominicales des magasins même en l'absence de convention collective (c'est précisément ce que la droite avait voté au Grand Conseil), soit interdire les ouvertures dominicales sauf circonstances exceptionnelles -c'est ce vers quoi il va bien falloir que les syndicats et la gauche aillent, par une initiative populaire ou par un nouveau référendum contre une nouvelle modification de la loi votée par la droite. Du même genre que la modification sur laquelle on devait voter et sur laquelle on a finalement voté pour margarine. Oualà: ici, c'est Genève. 

Le 30 novembre, on tentait pour la deuxième fois en neuf mois d'élire le Conseil muni-cipal de Vernier: l'élection de mars avait été annulée pour fraude. Or l'élection d'hier aurait à nouveau été le théâtre de pratiques électorales... disons inventives, de la part de candidats, candidates et de proches de la liste «Egalité et diversité», largement composée de candidates et candidats issus de la liste de «Liberté et Justice sociale» fortement soupçon-née d'être à l'origine des fraudes de mars, et qui a renoncé à se représenter. La Chancellerie a saisi le Ministère Public de ce nouvel épisode électoral verniolan, et des citoyens ont égale-ment signalé des démarches suspectes: un candidat aurait approché des can-didats d'autres partis pour les «aider» à se faire élire par les mêmes moyens qu'en mars, l'épouse d'un candidat aurait été vue en train de tenter de récolter des bulletins de votes vierges... On en saura un peu plus quand les résultats de l'élection d'hier, que le Conseil d'Etat a refusé de rendre publics, auront été analysés. Mais on observe que les traditions ne se perdent pas à Vernier: en 2018 déjà, un système d'achat de votes impliquant de supposés réseaux «balkaniques» et de rabatteurs avait été évoqué, mais l'enquête n'avait abouti nulle part. Sauf à pouvoir reprendre aujourd' hui. Et à annuler encore une fois l'élection du Conseil municipal de Vernier. Et à reconvoquer les électeurs et trices pour y procéder une troisième fois.  En attendant quoi, Vernier n'a pas de Conseil municipal. Et donc pas de budget pour 2026. Jusqu'à quand ? On sait pas. En fait, on n'est pas sûrs de vouloir même savoir. On se con-tente d'attendre le prochain scrutin.

A Genève, L'initiative «Pour l'avenir» a été acceptée dans trois arrondissements de la Ville : les Cropettes, les Délices et la Jonction. C'est moins bien qu'en ville de Berne (qui a accepté l'initiative...) mais c'est bien quand même. Et on a bien choisi notre quartier d'habitation, à côté du cimetière, au cas où on aurait dû faire voter les morts... Mais les vivants ont suffi. Chavanne, Dafflon, Léon Nicole et Grisélidis, reposez en paix, la relève est là... 

Martin Pfister, c'est un gros malin : le Conseiller fédéral centriste chargé de la Défense, à trois semaines de la votation sur le service citoyen obliga-toire y compris pour les femmes a sorti une lapine de son chapeau: pas un service obligatoire pour les femmes, mais, pour accélérer la féminisation de l'armée, une journée d'information tout aussi obligatoire pour les femmes. Et a ouvert la consultation sur ce projet, qui se trouve être comme un contre-projet indirect à l'initiative sans jamais avoir été adopté par le parlement, mais aidant, sans le dire, à couler l'initiative dans les zurnes. Un gros malin, on vous dit, le Martin. 

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