Brèves de comptoir

 A Vernier, au lendemain de la nou-velle affaire de possible fraude élec-torale lors de l'élection du Conseil municipal (saison 2, la première s'était close sur l'annulation de l'élection, pour fraude, justement), et alors que le Conseil d'Etat et la Chancellerie annonçaient qu'ils n'en diraient rien avant le 17 décembre, dans l'attente des résultats d'une expertise grapholo-gique d'au moins 200 bulletins semblant avoir été modifiés par la même personne, la «Tribune de Genève» est allée interroger les indigènes du coin pour savoir ce qu'ils en pensaient. Et ils sont tous navrés, honteux pour l'image de leur ville (qui, en effet, mérite mieux), lassés... l'un d'entre eux raconte avoir vu pendant la campagne électorale «un parti offrir des pizzas gratuites à la brasserie du Lignon» et trouve ça «très étrange comme manière de faire»... étrange on sait pas, mais bas de gamme, certainement: des pizzas, franche-ment... pourquoi pas des hamburger, pendant qu'on y est? Doit quand même y avoir mieux à offrir, à la Brasserie du Lignon, pour obtenir une carte de vote...

Donc, le Parti socialiste avait demandé, sans l'obtenir,  un recomptage des suffrages sur son initiative pour un soutien financier aux soins dentaires des personnes les moins aisées, et de ne pas valider ce résultat avant ce recomptage. L'ini-tiative n'a en effet été refusée qu' avec 144 voix d'écart, ce qui signifie que 73 votes en sa faveur auraient renversé le résultat, alors que, d'une part, plus de 200 bulletins de vote sont suspects d'être le résultat de fraude dans l'élection municipale de Vernier, et que d'autre part le nombre de bulletins nuls (206) et blancs (2549) pour le vote cantonal sur l'initiative est vingt fois supérieur à l'écart entre les «oui» et les «non» à l'initiative. Or c'est avec la même carte de vote qu'on aurait pu frauder dans l’élection municipale de Vernier et voter sur l'initiative du PS dans tout le canton. Bref, non seulement un nuage plane sur le résultat des Municipales verniolanes, mais une carie attaque le résultat de l'ini-tiative socialiste. Dracula assure qu'il n'y est pour rien et qu'il n'avait aucune dent contre un «chèque» de 300 balles pour faire soigner les siennes, fort usées depuis bientôt 600 ans d'usage intensif. 

A Anières, plus des trois quarts du corps électoral ont refusé un crédit de 19,5 millions de francs pour la réalisation d'un réseau de chauffage à distance alimenté par l'eau du lac, réchauffant en hiver et refroidissant en été les bâtiments du village. Le crédit était contesté par des membres du PLR local. Pour le Maire centriste du parc à bourges, «la population a vraiment regardé directement le coût, le porte-mon-naie. Ben ouais, quoi, c'est Anières, pas l'écoquartier de  la Jonction. 

Donc, à peine sorti de prison après y être resté vingt jours, Sarkozy a publié son «journal d'un prisonnier» : 216 pages, 12 pages par jour. Pour un non-écrivain, c'est pas mal. Ce serait même pas mal pour un vrai écrivain qui aurait un peu plus que Sarko le sens du ridicule. Boualem Sansal, par exemple, qui a passé un an dans les culs de basse-fosse du régime algérien. Dans le temps qu'il a fallu à Sarkozy pour son «journal», Sansal aurait rédigé plus de 7000 pages. Plus que Proust. Mais voilà: Sansal est un vrai écrivain, pas un politicard au rencart. Ou au placard. Paraît que Sarko est parti en prison avec deux bouquins à lire : «Le Comte de Monte-Cristo» et «La vie de Jésus». On ne sait pas s'il les a lus. On nous confirme seulement qu'il n'est ni Dumas, ni Renan.

Le canton de Fribourg a refusé en votation populaire à 53,54 % des voix, d'introduire un salaire minimum légal de 23 francs de l'heure (4000 francs par mois). La Ville  de Fribourg l'avait pourtant accepté à 63% et celle de Villars sur Glâne à 55 %,, mais la partie germanophone du canton a fait la différence et emporté le morceau en votant contre la proposition. Comme quoi, le Röstigraben tra-verse aussi les cantons bilingues. Scheisse.