Fonds de tiroir
Une étudiante yverdonnoise de 17 ans a été taxée de 90 balles par un contrôleur (ou une contrôleuse, on sait pas) sous prétexte qu'elle n'avait pas de billet valable, alors qu'elle avait acheté un billet, l'avait payé par Twint, pouvait le prouver -mais n'avait pas encore reçu le QRcode faisant office du billet lorsqu'elle avait été contrôlée. Les CFF se justifient : «l'achat n'est terminé que lorsque le QR code/billet électro-nique s'affiche dans l'appli CFF». Oubliez ce qu'on vous a appris, genre «quand on a payé quelque chose, ce quelque chose est à vous», ça marche pas avec les CFF. Bon, finalement, la taxe indue a été réduite, mais pas supprimée, et la malheureuse victime de la connerie administrative va se retrouver inscrite pendant deux ans dans le fichier national des resquilleurs. Bon, c'est pas grave, y'a du beau monde dans ce fichier, la preuve : on y est.
Or donc, on ne s'est contentés de fêter à la fin de la semaine l'élection du camarade Mamdani à la Mairie de New-York, on a prolongé les libations pour fêter la conquête, dimanche de la majorité des sièges du gouvernement jurassien par le parti socialiste. On l'a rappelé hier : sauf erreur ou omission, c'est seulement la deuxième fois de l'histoire suisse depuis que le PS existe qu'il est majoritaire dans un gouvernement cantonal (la première fois, c'était à Genève en 1933, et ça nous rajeunit pas). Donc, il y aura trois socialistes et deux centristes au gouvernement jurassien. L'UDC qui voulait y entrer reste sur le palier (faut dire que présenter comme candidat ministre jurassien un ancien député bernois qui se trouve être aussi le frère d'un ministre bernois, c'était pas tactiquement très intelligent), surtout qu'en en face, il y avait un candidat socialiste tout droit venu de Moutier. Enfin, le dissident centriste Martial Courtet se présentait comme indépendant à sa propre succession après avoir été dénoncé par un audit pour sa gestion du département de la formation, de la culture et des sports. L'audit lui recommandait carrément de changer de carrière, le gouverne-ment lui avait retiré une partie de son dicastère et le Centre l'avait exclu de sa liste. Il termine septième, derrière l'udéciste. N'est pas Pierre Maudet qui veut, quoi. Le Jura se retrouve avec un gouvernement à majorité de gauche et un parlement à majorité de droite, mais où la droite n'est majoritaire que si on y inclut les centristes, qui siègent au gouver-nement. Entre l'élection du Grand Conseil et celle du Conseil d'Etat, le PS sort grand gagnant des élections jurassiennes avec trois député.e.s et un ministre de plus, le Centre se maintient, l'UDC paie son oppo-sition historique au «séparatisme» jurassien, le PLR est en crise, le parti chrétien-social en voie de disparition. Et tout ça avec une participation en hausse. Nous on a fini la damassine en chantant la Rauracienne sur l'air de l'Internationale..
Utiles rappels de Joëlle Bertossa au Conseil municipal en réponse au French Bashing de l'extrême-droite genevoise à propos de la crise à la Comédie, et de la francité de sa directrice: d'autres grandes institu-tions culturelles genevoises ont aussi des directions françaises (l'OSR, le Musée d'ethno) et des institutions étrangères des directions suisses (le MOMA de New York). Mais ne le dites pas trop fort : le MCG est capable de proposer un échange d'otages.


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