Fonds de tiroir

 On a reçu cette information du Se4rvice cantonal genevois de la statistique : À Genève, le salaire mensuel médian cantonal en 2024 a atteint 7893 francs pour 40 heures de travail par semaine (y compris cotisations sociales, indemnités, 1/12 du treizième salaire et 1/12 des prestations non périodiques versées durant l’année). Autrement dit, la moitié des salarié.e.s gagnent plus, l'autre moitié gagnent moins. A titre de comparaison, le salaire médian suisse s'est élevé à 7024 francs bruts par mois en 2024 (pour un emploi à temps plein), selon l'Office fédéral de la statistique (OFS).Quant au salaire médian français, il était d'environ 2090 euros nets par mois en équivalent temps plein pour le secteur privé en 2022 . Dans les départements frontaliers de Genève, l'Ain et la Haute Savoie, on peut l'estimer à environ 3000 euros nets par mois, si on tient compte des salaires des frontaliers, mais à 2500 euros net par mois si on n'en tient pas compte. 

Revenons à Genève : Il existe de fortes disparités salariales selon les branches économiques. Les services financiers (salaire médian : 12'682 francs), le commerce de gros et les activités liées au négoce de matières premières (10'835 francs), les télécommunications (10 828 francs), la fabrication de matériel de transport (10 480 francs) et les activités de recherche et développement (9 775 francs) se démarquent par les salaires les plus élevés. 
À l’opposé, les salaires les plus faibles se trouvent dans l’hébergement et restauration (4745 francs), l’industrie alimentaire (4678 francs), l'industrie du textile et de l'habillement (4539 francs) et les autres services personnels (4647 francs), qui englobent notamment la blanchisserie-teinturerie ou encore la coiffure et les soins de beauté. Et ces bas salaires auraient encore été plus bas encore s'il n'existait pas à Genève un salaire minimum légal... qu'une bonne partie de celles et ceux qui touchent les salaires les plus élevés trouvent sans doute excessif...
Les salaires varient également fortement selon le niveau de formation : le salaire médian des universitaires se monte à 11'270 francs, celui des diplômés d'une école professionnelle supérieure ou d'une HES à 9152 francs, celui des détenteurs d'un CFC à 6945 francs, celui des personnes sans formation professionnelle complète à 5294 francs.
Au sein du personnel sans fonction d'encadrement, le salaire médian atteint 6887 francs, alors qu'il se monte à 10'943 francs pour les cadres inférieurs et à 14'400 francs pour les cadres moyens et supérieurs.
Parmi l'ensemble des personnes salariées dans le canton, les 25 % les mieux payées touchent plus de 10'720 francs,  les 25 % les moins bien rémunérées gagnent moins de 5935 francs, soit un rapport interquartile de 1,8 stable depuis 2014. En revanche, le rapport entre le premier et le dernier décile  est égal à 3,2. Depuis 2014, il oscille entre 3,0 et 3,2. La distribution des salaires est ainsi stable depuis dix ans.
Dans le secteur public, la distribution des salaires est moins étalée que dans le secteur privé. Si le rapport interdécile se monte à 3,5 dans le secteur privé, il est de 1,9 dans le public. Le rapport interquartile, quant à lui, s'établit à 1,9 dans le privé et à 1,4 dans le public. Ce plus faible étalement s'explique notamment par une politique salariale plus généreuse envers le personnel moins qualifié: parmi les titulaires d'un CFC, le salaire médian est de 22,6 % plus élevé dans le public que dans le privé. À l’inverse, parmi les universitaires, le salaire médian dans le secteur public est de 6,2 % inférieur à celui dans le privé.
Enfin, le salaire médian des femmes s’établit à 7804 francs, contre 7961 francs pour les hommes et est ainsi inférieur de 2,0 % à celui des hommes, mais de 23,2 % pour les plus hauts salaires. 
Voilà. Vous faites de ces chiffres ce que vous voulez, mais essayez d'en faire le meilleur usage possible -par exemple quand vous entendrez des gens qui gagnent plus de 10'000 francs par mois dire que les nettoyeuses, les aide-infirmières, le personnel du secteur de la petite enfance ou celui de la voirie sont trop bien payé.e.s quand ils et elles le sont par la Ville ou le canton, et qu'on peut donc leur sucrer une partie de leurs droits salariaux pour réduire le déficit budgétaire provoqué par les cadeaux fiscaux accordés précisément aux plus hauts salaires...

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