Fonds de tiroir

C'est pas pour dire, mais la fonction publique vaudoise, elle a réagi avec une belle vigueur au projet de budget du canton, qui propose 305 millions d'économies, et une ponction aux allures de racket : une «contribution de crise» de 0,7 % sur les salaires du personnel de l'Etat. Et mardi, ils étaient entre 16'000 et 25'000 dans les rues de Lausanne à dire qu'ils ne voulaient pas être la valeur d'ajuste-ment des incompétences du gouver-nement cantonal. Une belle manif à rendre jaloux les syndicats genevois -d'autant qu'elle était accompagnée de grèves dans les secteurs de la santé, de la formation, de la petite enfance, l'asile... et même la police. On se permettait donc de suggérer mezzo voce aux députées et députés, conseillères municipales et conseillers municipaux genevois de, pour une fois, suivre l'actualité vaudoise.

Alors comme ça, un climat «extrê-mement malsain» régnerait au sein de la brigade canine genevoise, et ça serait pas la faute des chiens. C'est en tout cas ce dont ont été alertées les ressources humaines et la com-mandante de la police, qui a ordonné l'ouverture d'une enquête interne (et l'a confiée au chef de la gendarmerie: c'est vraiment une enquête interne). Des témoignages font état de mobbing, de sexisme, de racisme, d'homophobie (notamment à l'encontre d'agentes: un membre de la hiérarchie a ouvertement plai-dé pour qu'on se «débarrasse des personnes homosexuelles». Des sym-boles et des insignes d'extrême droite circuleraient. L'unité, qui compte une vingtaine d'agent.e.s (dont quatre femmes), connaît un impor-tant taux de départs. D'agent.e.s. donc. Parce que les chien.ne.s, elles et eux, ils peuvent pas partir. Ou alors à la SPA. Et dans la brigade féline genevoise, il se passe quoi ? Ben rien, des chats policiers, ça existe pas. Des chats délinquants, par contre, y'en a tout plein. Choisis ton camp, camarade...

Est-ce quelqu'un pourrait nous don-ner des nouvelles de la «semaine de l'anticommunisme» instaurée aux USA par Trump, qui devait se dérou-ler du 2 au 8 novembre mais n'a été annoncée que le 7 novembre, la veillle de sa clôture? Pour Trump, la défini-tion du communisme est large: le communisme se cache «sous des expres-sions telles que «justice sociale» ou «socialisme démocratique». Mais alors, si les socialistes sont des communistes, comment définir un vrai communiste (voui, il en reste) pour qui les socialos sont des sociaux-traîtres? Vertigineuse mise en abyme de la connerie...

Autre actualité vaudoise : le 30 septembre, en votation populaire cantonale, trois propositions d'élargis-sement du corps électoral -et donc de la démocratie- sont soumises à la proverbiale sagacité des citoyennes et citoyens du canton: une proposition d'accorder le droit de vote cantonal aux étrangers établis en Suisse depuis au moins dix ans, une proposition de rendre leurs droits politiques aux 1400 personnes sous curatelle générale (ce qui a été fait à Genève), une propo-sition d'accorder le droit de vote aux Vaudois.e.s de l'étranger pour l'élec-tion des conseillers aux Etats. Trois proposition d'élargissement de la dé-mocratie, donc. Auxquelles la droite s'oppose. Après tout, elle était déjà opposée (et pas seulement dans le canton de Vaud...) à l'octroi des droits politiques aux pauvres, aux femmes, aux étrangers... Fidèle à elle-même, elle est, donc.

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